L'histoire de Marcel Dubost mécanicien d'aviation
à Hanoï (Hà Nội) dans les années 20
La Cathédrale Saint-Joseph de Hanoï
Nhà thờ Lớn Hà Nội
Congrès Eucharestique dans les années 20 à la Cathédrale Saint-Joseph de Hanoï.
Marcel Clément Dubost mécanicien d’aviation.
Fils de Barthélémi Alexandre François et Victorine Emélie Meslin, né le mercredi 26 février 1890 à Wy-dit-Joli-Village (Seine & Oise), décédé le mardi 27 août 1946 à Menucourt (Seine & Oise) à l'âge de 56 ans.
... La Grande Guerre passe... il part pour le Maroc le 30 mars 1919 qu'il quitte le 22 octobre 1920 pour une affectation au 3ème Régiment de France. Dirigé sur Marseille, il embarque le 25 mars 1922 pour l'Indochine où il arrive à Haïphong le 2 mai 1922 (le voyage dure un mois avec des escales à Djibouti, Colombo, Singapour, Saïgon, Haïphong et en train pour parvenir à Hanoï). Détaché à l'Escadrille n°1 du 34ème RA à Hanoï. Nommé adjudant. Rapatrié par fin de séjour, il embarque sur le vapeur "Chili" le 15 mai 1925 et arrive le 17 juin à Marseille
Quel changement pour ma mère Catherine lorsque nous nous installons à Sôn Tây dans la banlieue de Hanoï dans une ancienne pagode avec sur un côté, un logement pour le Bep qui élevait des oies, un garage et un poulailler, de l’autre, un logement pour le tirailleur indochinois et sa famille et devant, un jardin avec un bananier, des bambous et de grands arbres divers. Notre habitation est composée d’une salle immense avec de grandes colonnes et de larges escaliers !
En entrant dans la propriété, à gauche, se trouvait le logement du Bep le cuisinier, sa femme et leur fille jeune thaï-tonkinoise, qui venait tous les matins au pied de mon lit pour attendre mon réveil et me faire déjeuner.
A ce sujet, elle s'offrait une partie de mon déjeuner en douce jusqu'au jour où ma mère trouvant que je mangeais beaucoup, découvrit pourquoi le beurre disparaissait ! A droite, se trouvait le logement d'un tirailleur tonkinois et son épouse, qui gardait ma mère....
Le terrain d’aviation de Bach Maï
L'aérodrome de Bach Maï, a été construit en 1917 et inauguré officiellement par les autorités Françaises en 1920. Il a été utilisé par les forces aériennes Françaises jusqu'en 1954 date de la chute de Dien Bien Phu (Điện Biên Phủ).
Les photos représentent l'aérodrome de Bach Maï durant la seconde guerre mondiale.
© Humbert
L'équipe de "mécanos" devant un Bréguet 1412
sur l'aéorodrome de Hanoï
Mon père se rendait tous les matins sur le terrain d’aviation de Bach Maï soit en side-car soit en voiture avec le pilote Lafabregue comme passager. C’était l’époque du Pont Paul Doumer et des pousse-pousse.
Mon frère André dit Dédé voit le jour à la clinique Sainte-Marie qui, à ce jour, est toujours en activité.
Un jour, mon père est chargé de la récupération d’un avion qui s’était "craché" dans les rizières du Haut-Tonkin, un territoire hostile. Engager une mission à bord d’un camion escorté de quelques tirailleurs tonkinois est peu rassurant. Alors, en route, il s’arrête au PC du régiment où se trouve l’adjudant major Paparel à qui il explique le but de sa mission : 20 minutes plus tard, mon père obtenait une section commandée par un sergent et des caporaux à la tête de trois groupes de combat.
La mission devenait plus facile avec l’aide de ces vrais "copains" !
Un autre jour, le tandem Dubost - Paparel décide d'aller chasser le cerf.
Après avoir marché dans la jungle, ils se retrouvent dans une clairière qui dévoile un arbre lacéré de griffes au pied duquel ils découvrent des colombins... de tigre !
Ils n'étaient pas équipés pour rencontrer cet animal féroce.
Je pense qu'il aurait fallu une caméra pour filmer nos deux chasseurs qui, dos à dos, l'un en "marche avant", l'autre en "marche arrière", évacuer la clairière !
Le Lieutenant Pelletier d'Oisy
arrivant à Hanoï le 12 mai 1924
L'avion du Lieutenant Pelletier d'Oisy arrivant sur l'aérodrome de Bach Maï le 12 mai 1924.
© ANOM (Archives Nationales d'Outre-Mer)
En 1924, il collabore au raid Paris-Tokyo réussi par le lieutenant pilote Pelletier-Doisy dit Pivolo et l'adjudant mécanicien Bessin à bord d'un Bréguet 19. A leur arrivée à Shanghaï, ils "cassent du bois" : la structure est endommagée et le moteur doit être changé. Les Chinois "prêtent" un Bréguet 14 pour que le raid puissent réussir. L'avion "cassé" est rapatrié sur le terrain de Bach Maï.
Après la réception du matériel et d'un moteur neuf arrivés de France par bateau, le Bréguet est remis sur pied sous la direction de l'adjudant mécanicien Dubost : la structure est restaurée et le moteur est monté.
A gauche : Monsieur René Robin, secrétaire général du Gouvernement Général de l'Indochine félicitant le lieutenant Pelletier d'Oisy.
© ANOM (Archives Nationales d'Outre-Mer)
A droite : Georges Pelletier-Doisy devant son avion à Villacoublay.
© GALLICA (Bibliothèque Nationale de France)
Mon père avait obtenu une prolongation de séjour qui lui permettait de prendre sa retraite et la direction des services techniques de la Compagnie des Tramways de Hanoï… mais ce fut un certain Besin, le mécanicien glorifié par le raid Paris-Tokyo, qui rafla la "place" promise. Contraint et forcé, mon père dû écourter son séjour et rentrer en France pour ne pas perdre le bénéfice de sa retraite militaire.
Le voyage du retour se fit sur le paquebot "Chili" des Messageries Maritimes.
Les soldats Français de l'aérodrome de Hanoï
Hanoï 1924 : le Terrain d’Aviation de Bach Maï.
Marcel Dubost est le troisième de gauche à droite sur la rangée du haut.
Recueilli par Chah Dubost auprès de son père Robert fils de Marcel. Lacoste 2001.
L'aérodrome de Bach Maï (Hà Nội)
le 29 novembre 1932
Vue aérienne de l'aéroport de Bach Maï Hanoï.