Signature des accords de Genève
Deux mois après la chute de Dien Bien Phu, la signature des accords de Genève marque la fin de la présence française dans le nord du Vietnam.
Le pays sera divisé en deux entités politiques distinctes dont la frontière est temporairement établie aux alentours du 17e parallèle.
La victoire du Vietminh à Dien Bien Phu, le 7 mai 1954, place la France dans une situation précaire.
Des discussions auxquelles participent plusieurs pays, dont la Grande-Bretagne et l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS), sont en cours à Genève depuis quelques semaines afin de trouver une solution à ce conflit qui dure depuis 1946.
L'avènement de Pierre Mendès France à la Présidence du Conseil donne un nouveau souffle aux négociations qui aboutissent à une entente le 20 juillet.
Les Français se retireront du Nord, dirigé par le Vietminh de Ho Chi Minh, alors que les communistes quitteront le Sud qui sera gouverné par l'empereur Bao Dai. Une zone démilitarisée d'une dizaine de kilomètres sera instaurée entre les deux territoires avant que, selon l'accord conclu à Genève, des élections libres ne permettent de les réunifier en 1956. Même si une commission internationale veille à l'application du traité, il faudra attendre 1976, et la fin d'un conflit meurtrier, avant que le Vietnam du Nord et du Sud ne forment à nouveau un seul État.
Renversement du gouvernement de Ngo Dinh Diem au Sud-Vietnam
Celui qui dirige la République du Vietnam depuis sa création en 1955, le Président Ngô Dinh Diêm, est abattu et remplacé par une junte militaire dirigée par le Général Duong Van Minh.
La corruption du régime du président Ngô Dinh Diêm et l'attitude autoritaire de ce dernier, notamment la répression exercée contre les bouddhistes, alimentent la contestation qui s'accroît au cours des années 60.
Le 1e novembre 1963, une junte militaire dirigée par les Généraux Duong Van Minh et Ton That Dinh cerne le palais présidentiel et exécute le président ainsi que son frère, Ngo Dinh Nhu, le chef de la police politique.
Un gouvernement provisoire, formé de militaires et de civils, suspend la Constitution et dissous l'Assemblée nationale.
Ce coup d'État ne suffit pas à stabiliser la situation politique du pays qui est secoué par deux autres renversements menant à l'arrivée au pouvoir de Nguyên Van Thieu, en juin 1965.
Des bouleversements surviennent alors que l'action des communistes du Front national de Libération du Vietnam du Sud (Vietcong) a entraîné la présence de dizaines de milliers de conseillers et de militaires américains dans le pays, présence qui va s'intensifier pour atteindre en quelques années le demi million d'hommes.
Incident naval entre Nord-Vietnamiens et Américains dans le golfe du Tonkin
Des rapports d'altercations survenues dans le golfe du Tonkin entre des vedettes nord-vietnamiennes et les destroyers américains « Maddox » et « C. Joy Turner » entraînent l'adoption d'une résolution du Congrès donnant les coudées franches au Président Lyndon B. Johnson pour intervenir en Asie du Sud-Est.
Une première altercation avec le « Maddox », le 2 août, aurait été suivie par une autre, le lendemain, qui implique également le destroyer « C. Joy Turner ». Des torpilles
auraient été lancées mais aucun dommage aux vaisseaux américains n'est signalé. Le 4 août, le Président américain Lyndon B. Johnson dénonce l'intervention de la marine nord-vietnamienne lors d'un discours télévisé et annonce que les États-Unis y répliqueront par un bombardement aérien.
Dans les heures qui suivent, des avions pilonnent les bases navales et des installations pétrolières nord-vietnamiennes.
Le 7 août, le Congrès adopte de façon presque unanime à la Chambre des représentants et au Sénat une résolution autorisant le président à prendre « toutes les mesures nécessaires » dans le cadre du conflit en Asie du Sud-Est. Les attaques aériennes iront par la suite en s'intensifiant, creusant le différend avec le Viêtnam du Nord qui rend toute négociation de paix conditionnelle à leur cessations.
Il faudra attendre mai 1968 avant que les pourparlers ne soient finalement engagés à Paris. Des documents (Pentagon Papers) publiés ultérieurement, mettront en doute la véracité des incidents du Tonkin ayant justifié l'engagement général des États-Unis au Vietnam.
La libération par les Vietcong d'un ménage de planteurs en 1964
Monsieur et Madane Marc Estève, enlevés par les Vietcong le 8 février 1964 sur la plantation d'hévéas de Thoi Giac, à 60 kilomètres à l'est de Saïgon, dont monsieur Estève est le directeur, ont été relâchés le 8 mars et mis en observation à l'hôpital Grall de Saïgon.
Monsieur et madame Estève dans leur chambre d'hôpital avec leur petite fille Isabelle, qui n'avait pas été enlevée et qui leur a été remis par des amis.
L' offensive du Têt en 1968
L'armée nord-vietnamienne et le Front national de libération (FLN) du Vietnam du Sud (Vietcong) lancent une série d'offensives militaires simultanées contre plus de 100 villes du Sud-Vietnam. Échec sur le plan militaire, cette offensive est toutefois une victoire politique qui bouleverse l'opinion publique américaine et mondiale.
Sur les quelque 105 villes ciblées, aucune ne tombe sous la domination permanente des forces du Nord et plus de 48 000 Vietcongs sont tués.
Cependant, la victoire est politique et diplomatique. Rapportée par les médias, l'offensive spectaculaire a un effet psychologique puissant sur l'opinion publique américaine et mondiale. Le coup est dur pour le Président américain Lyndon B. Johnson qui, le 31 mars, stupéfait ses compatriotes en annonçant qu'il ne sollicitera pas un autre mandat à l'automne.
Puis, le 31 octobre 1968, Johnson étonne encore en annonçant l'arrêt des bombardements aériens sur une partie du Vietnam du Nord et le démarrage des accords de paix de Paris qui mèneront éventuellement à la fin du conflit
Textes rédigés par l'équipe de Perspective Monde
Noël à Long Binh en 1971 avec Bob Hope
Vietnamisation de la guerre (1969-1971)
En 1969, dans les quelques mois qui suivirent sa prise de fonction, le successeur de Johnson, le Président Richard M. Nixon, annonça que 25 000 soldats américains quitteraient le Viêtnam en août 1969.
Le retrait de 65 000 autres soldats fut programmé pour la fin de l'année. La vietnamisation de la guerre fut décidée afin que les États-Unis cessent de payer le prix du sang.
Le retrait progressif américain ni la mort du président nord-vietnamien Ho Chà Minh, le 3 septembre 1969, ne purent débloquer la situation. À Paris, les Nord-Vietnamiens continuaient d'exiger le retrait total des Américains comme condition préalable à un cessez-le-feu.
En avril 1970, les forces américaines tentèrent un dernier effort pour réduire les sanctuaires viêt-công au Cambodge et pour couper la piste Hô Chà Minh.
L'appel du prince Norodom Sihanouk à résister au régime républicain mis en place par le général Lon Nol fit avorter la manœuvre.
Les paysans cambodgiens rejoignirent massivement les Khmers rouges. Les divisions régulières nord-vietnamiennes vinrent appuyer ces nouveaux alliés. Pour éviter de s'enfoncer dans un nouveau bourbier, les Américains se retirèrent au bout de trois mois en offrant un soutien aérien aux troupes du gouvernement de Phnom Penh.
En 1971, les forces sud-vietnamiennes jouèrent un rôle croissant dans la guerre, combattant au Cambodge et au Laos. Les négociations de Paris et la guerre elle-même furent alors éclipsées par l'élection présidentielle au Sud-Vietnam. Les principaux candidats étaient Nguyen Van Thieu, qui cherchait une réélection, le vice-président Nguyen Cao Ky et le Général Duong Van Minh. Ky et Minh, prétextant des élections truquées, se retirèrent et Thieu remporta un nouveau mandat de quatre ans.
Au cours des derniers mois de 1971, le retrait américain se poursuivit. Il coïncida pourtant avec un regain des activités militaires nord-vietnamiennes annonçant la préparation d'une importante campagne empruntant la voie Hô Chà Minh vers le Laos et le Cambodge.
Des attaques aériennes américaines de grande ampleur eurent alors lieu dans la zone de guerre indochinoise. Au même moment, les forces terrestres communistes lancèrent des attaques efficaces et massives contre les forces gouvernementales au Viêtnam-du-Sud, au Cambodge et au Laos.
On craignait aussi qu'Hanoi ne lançât une vaste offensive dans le centre du Viêtnam-du-Sud coïncidant avec la célébration du Têt. Avant leur retrait, le nombre de soldats américains au Sud-Vietnam atteignit plus de 541 000 en 1969.
Aux États-Unis, alors que l'intervention militaire américaine s'intensifiait, la question de la guerre devint un sujet de controverse.
Un mouvement pacifiste se développa et gagna du terrain, organisant des manifestations et des moratoires contre la guerre dans des grandes villes américaines. Lorsque les récits d'atrocités commises par des soldats américains au Viêtnam furent rendus publics, le mouvement prit encore plus d'importance.
L'un des cas les plus connus fut le massacre de civils désarmés dans le village de My Lai en 1968. Le lieutenant William L. Calley, accusé d'être responsable du massacre, fut jugé coupable par un tribunal militaire en 1971.
Un lourd bilan
Les huit années de guerre causèrent la mort de plus de 2 millions de Vietnamiens!; 3 millions furent blessés. On estime qu'à peu près 12 millions de personnes devinrent des réfugiés.
Entre avril 1975 et juillet 1982, approximativement 1 218 000 réfugiés quittèrent le pays. Les pertes américaines s'élevèrent à 57 000 tués et 153 303 blessés. À la date du cessez-le-feu, il y avait 587 militaires et civils américains prisonniers de guerre, qui furent tous libérés
14- 16 Novembre 1997
Jacques Chirac à Hanoï pour le VIIème sommet de la Francophonie
Les chefs de délégation participant au sommet de la Francophonie posent devant le palais présidentiel à Hanoï le 14 novembre 1997.
Le président Jacques Chirac a ouvert, le vendredi 14 novembre 1997, le 7ème sommet de la Francophonie à Hanoï, capitale vietnamienne. Le chef de l'État français a annoncé 20 millions de Francs Français pour le développement de la francophonie sur les autoroutes de l'information et augmenter de 42 millions de Francs son engagement dans les programmes francophones au cours de chacune des deux prochaines années.
Les délégations du VIIème ont élu le premier secrétaire général de la Francophonie, le Docteur Boutros Boutros-Ghali, ancien secrétaire général des Nations Unies de 1992 à 1996.
15 Novembre 1997
Jacques Chirac inaugurant une école bilingue
Le samedi 15 novembre, Jacques Chirac a inauguré un collège bilingue à Hanoï, au milieu d'enfants vietnamiens qui, en son honneur, ont chanté "Frères Jacques" en français.
Journal télévisé d'Antenne 2 du 15 novembre 1997 © INA