Le paquebot Le Pasteur
Le Paquebot Le Pasteur est lancé à Saint-Nazaire (Loire Atlantique) en 1938 pour la Compagnie Sud-Atlantique, vendu en 1980 il est remorqué vers l'ïle de Formose (Taïwan) et fait naufrage dans l'océan Indien
La Compagnie de Navigation Sud-Atlantique était une société maritime française, active de 1910 à 1962, spécialisée dans le transport postal, de fret et de passagers de France au continent sud-américain.
L'Illustration journal hebdomadaire universel
Article paru le 9 septembre 1939
13 rue Saint-Georges Paris IX
Les Constructeurs du "Pasteur"
C'est au Chantier de Penhoët, à Saint-Nazaire, que revinrent l'honneur et la lourde tâche de résoudre les nombreux problèmes quant à la construction du "Pasteur".
C'est là que, par une tradition déjà lointaine, ont été construits tous les plus grands et les plus beaux paquebots de la flotte de commerce française : pour l'Amérique du Nord, France, Paris, ïle de France, Champlain, et enfin Normandie, dont l'expérience de quatre années de service ininterrompu a consacré la magnifique réussite technique ; sur la ligne de l'Amérique du Sud, l'Atlantique, prématurément disparu et remplacé aujourd'hui par le Pasteur.
Le Chantier de Penhoët, qui depuis sa création a toujours mené de front les constuctions de navires marchands et celles de navire de guerre, apporte tout particulièrement depuis quelques années, une contribution très large à notre défense nationalee On sait, en effet, que le ministre de la Marine a fait appel à toutes les ressources de l'industrie privée pour assurer dans le plus délai l'exécution d'un programme naval d'une étendue exceptionnelle.
Pour ne parler que de très grosses unités, nous nous signalerons que ce chantier a livré en 1938, le bâtiment de ligne "Strasbourg" de 26500 tonnes, tandis qu'il poursuivait en collaboration avec les Chantiers de la Loire la construction du 35000 tonnes Jean Bart et qu'il procéderait au montage du porte-avion Joffre ; tout récemment il recevait la commande d'un porte-avion identique qui s'appellera Painlevé et qui sera construit sur la cale qui, précisément, a servi à la construction du Pasteur, C'est pendant cette même période de fiévreux préparatifs militaires imposés préparatifs imposés par les circonstances que Penhoët a construit le Pasteur.
L'activité d'un grand établissement comme celui de Penhoët ne forge pas une arme économique ; elle apporte un bienfait social en éliminant le chômage : dans cet ordre d'idée, on a accompli dans ce chantier un gros effort de formation du personnel spécialisé par la rééducation professionnelle des chômeurs, œuvre éminement utile et nationale.
La magnifique réalisation du Pasteur est un fleuron qui vient de s'ajouter aux succès rencontrés par Penhoët. Cette société y trouve la juste récompense des efforts qu'elle a déployés sans relâche pour le développement de son activité, la modernisation de ses instellations et de son outillage, ainsi une puissante et large collaboration à l'armature industrielle et à l'essort économique du pays.
A.M.
Construction du Paquebot Pasteur au Chantier de Penhoët
Le paquebot est lancé le 15 février 1938 et baptisé le Pasteur par sa marraine Madame Pasteur Valléry-Radot, épouse du petit-fils du savant Louis Pasteur.
C'est au Chantier de Penhoët, à Saint-Nazaire que les plus beaux paquebots de la flotte de commerce française ont été construits : pour l'Amérique du Nord, France, Paris, Ile-de-France, Champlain et enfin Normandie, dont l'expérience de quatre années de service ininterrompu a consacré la magnifique réussite technique ; sur l'Amérique du Sud, l'Atlantique, prématurement disparu et remplacé aujourd'hui par le Pasteur.
Le 22 juillet 1939 le Pasteur, prêt à prendre la mer, quittait Saint-Nazaire pour affectuer ses essais.
La marraine madame Pasteur Valléry-Radotci entourée des admnistrateurs de la Compagnie de Navigation Sud-Sud-Atlantique.
Caractéristiques du paquebot Pasteur
Les principales caractéristiques : 212 mètres de longueur hors tout, 27 mètres de largeudt-promende, 14 mètres de creux, 35.000 tonneaux de jauge brute, 4 hélices 23 nœuds de vitesse environ en service courant.
Nombre de passagers : 749, dont 287 en appartements de luxe et en 1er classe, 124 2ème classe et 338 en 3ème classe.
La décoration Art Déco du Pasteur
Raguenet, Maillard, Lardat, et Boudin, architectes.
Majorelle, Marc Simon, et Le Bourgois, décorateurs
L'état-major comprend 33 officiers, à savoir 1 commandant, 2 capitaines en second, 4 lieutenants, 15 ingénieurs mécaniciens, 3 commissaires en second , 4 lieutenants, 3 commissaires, 4 médecins (2 français, 1 espagnol, 1 portuguais) 4 officiers radiotélégraphistes, et l'équipage 161 hommes se répartissant ainsi :
1° pont, 48 maîtres, seconds maîtres et matelots.
2° machine 113 premiers chauffeurs, graisseurs, chauffeurs et nettoyeurs.
Le Bar des deuxièmes classes.
Gicquel, décorateur.
Aquarelles de J.Simonet.
Le personnel civil chargé du service des passagers comprend 188 maîtres d'hôtel, cuisiniers, pâtissiers, boulangers, bouchers, barmen, garçons de salle, sommeliers, coiffeurs, masseurs et masseuses, téléphonistes, manucures, téléphonistes, grooms, etc...; des musiciens, des imprimeurs, un maître d'armes, 1 guignoliste ; enfin des infirmiers et des infirmières.
En somme, la population du Pasteur s'élève à 1.131 habitants. Certaines de nos sous-préfectures qui n'en ont guère plus ne sont pas aussi bien dotées que la jolie ville flottante, qui dispose d'un double réseau radiotélégraphique et téléphonique et de récepteurs ondes longues et ondes courtes permettant de capter pendant toute la durée du voyage lles télégrammes de presse transmis à heures fixes par les stations françaises et sud-américaines. De plus, un journal composé et imprimé à bord est remis chaque jour aux passagers en même qu'on leur apporte leur petit déjeuner.
Tous les habitants de la cité flottants peuvent s'entraîner à la marche, s'adonner aux jeux de leur convenance, faire de la culture physique. Des magasins de vente, des vitrines exposition donnent aux passagères la joie de faire des emplettes et de profiter d'occasions vraiment sensationnelles, vraiment comme à Paris, et un salon de coiffure leur permet de deviser de la mode et d'échanger de menus avec les voisines.
La salle à manger des premières classe, avec revêtements de cuivre patiné.
Raguenet, Maillard, Lardat et Boudin, architectes-décorateurs.
Projet : Le Club de la 1ère classe du paquebot Pasteur.
Projet : Le Fumoir de la 2ème classe du paquebot Pasteur.
Le Pèlerin
Le Pèlerin Hebdomadaire 27 février 1938 Rédaction & Administration 5 rue Bayard Paris VIII À Saint-Nazaire a été lancé le 15 février un magnifique paquebot le Pasteur, qui doit devenir le Normandie de l'Atlantique-Sud et relier, en 8 jours, la France au Brésil. |
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Emission du timbre postal commémoratif du Pasteur
Le président de la Compagnie Sud-Atlantique sollicite l'émission d'un timbre commémoratif pour la croisière inaugurale en septembre 1939. Les timbres sont imprimés mi-août 1939, à 4 millions d'exemplaires.
Mais l'événement fut annulé en raison de la déclaration de la seconde guerre mondiale le 2 septembre 1939. Le paquebot est stationné à Landévennec, en rade de Brest. Il embarque le 2 juin 1940 plus de 200 tonnes d'or (la défaite de la France est désormais certaine) jusqu'à Halifax (Nouvelle Écosse), les anglais s'emparent du bateau le 4 juillet 1940.
Les feuilles du timbre furent stockées près de deux ans et, en 1941, les timbres firent leur réapparition surchargées 1F + 1F.
La surtaxe de 1F demandée par l'Amiral François Darlan, secrétaire d'Etat à la Marine, sera versée au Service Central des Oeuvres de la Marine (SCOM). L'exposition du SCOM, inaugurée par le Maréchal Pétain dans les salons de l'hôtel dd France à Vichy est l'occasion de la remise en circulation de ce timbre.
Quelques exemplaires cependant ont échappé à cette surcharge et sont très recherchés par les collectionneurs.
Publicité parue en 1939 dans le mensuel "La Science et la Vie"
Extrait de cette publicité : À l'occasion de l'inauguration du paquebot "Pasteur": Croisières en Amérique du Sud :
1re Croisière en Amérique du Sud du 14 septembre au 14 octobre 1939
2ème Croisière du 28 octobre au 27 novembre 1939
Pour tout renseignement s'adresser : 3 boulevard Malesherbes Paris VIII - Tél.: ANJ.08.00 à 08.04.
Suite à la déclaration de guerre de la France et de la Grande Bretagne à l'Allemagne le 3 septembre 1939 le paquebot "Pasteur" n'ira jamais en Amérique du Sud !
Publicités des entreprises ayant travaillé sur le Pasteur
Le Pasteur sera réquisitionné en 1940 au Canada par les Britanniques
Du fait de la déclaration de guerre avec l'Allemagne le paquebot Pasteur n'effectuera aucun de ses voyages prévus les 14 septembre au 14 octobre 1939 et du 28 octobre au 27 novembre 1939 en Amérique du Sud !
Le Pasteur est réquisitionné et rejoint le "cimetière des navires" (environ 200 marins vivent à bord pour en assurer le gardiennage et l'entretien) de Landévennec à l'embouchure de l'Aulne près de Brest le 4 septembre 1940 où il est repeint en gris clair et équipé à l'arrière de 2 canons de 90 mm et de 4 mitrailleuses antiaériennes disposées autour de la cheminée.
Du 1er juin au 9 juin 1939 le Pasteur transporte jusqu'à Halifax (Nouvelle Écosse) 213 tonnes des réserves d'or de la Banque de France qui doivent être mises à l'abri à la Banque Royale du Canada à Ottawa.
Le 9 août 1940, à la suite de la capitulation de la France, le bâtiment est saisi par les Britanniques et sa gérance est confiée à la compagnie Cunard. Il devient HMT (His Majesty's Troopship) et son nouveau port d'attache est Liverpool.
Après quelques modifications l'été 1940, ajout de canons de DCA et de canots de sauvetage, puis d'un radar en juin 1942, il devient l'un des "7 Sea Monsters Allies".
Sa mission est maintenant de transporter des troupes vers le front et de ramener les permissionnaires, les blessés et les prisonniers.
À la fin de la guerre il transporta environ 280000 hommes, avec, en particulier, des voyages entre la Grande-Bretagne et le Québec et des rotations entre l'Afrique du Sud et l'Égypte juste avant la bataille d'El Alamein.
Le bateau repasse sous commandement français le 4 octobre 1945 mais n'est définitivement rendu à la France que le 13 avril 1946.
Le Pasteur retrouve ses couleurs d'origine : coque noire, superstructures blanches et cheminée chamois.
Le Pasteur revient sous pavillon français en octobre 1945
Sous pavillon français le premier voyage du Pasteur, avec ses nouvelle couleurs de Southampton à Marseille via Gilbratar et Algers.
Le certificat de sécurité avait accepté son armement pour 4888 hommes en incluant l'équipage mais le Bureau Militaire des Transports Maritimes et Aériens (BMTMA) l'affréta dès 1945 pour environ 5000. Cependant, en 1948, le commandement n'hésita pas à dépasser ce chiffre : deux traversées se firent avec 5173 et 5201 passagers (équipage compris).
Le trajet du Pasteur s'effectuait par rotations qui duraient environ cinq semaines : quinze à seize jours pour le trajet aller, deux à sept jours pour le débarquement et de seize à dix-sept jours pour le retour. Et après une période de dix à quinze jours à Marseille pour les vérifications, les réparations, la désinfection, le réapprovisionnement, la remise en état et les permissions de l'équipage, le navire pouvait reprendre son service. Puis de Marseille à destination du Cap Saint-Jacques puis un transbordement des passagers sur la rivière de Saïgon (en vietnamien : Sông Sài Gòn) vers Saïgon, Il a à son bord 4700 hommes de la 9ème Division d'Infantere Coloniale et 500 hommes d'équipage.
À compter de 1946 le Pasteur pronlongera depuis le Cap Saint-Jacques à Tourane (maintenant Dà Nang) puis la Baie d'Along (mouillage du Puceron) pour la destination d'Haïphong.
De 1945 à 1956, on relève 81 rotations. Pour le voyage aller, le bâtiment partit la plupart du temps de Marseille d'un quai isolé. Néanmoins pour éviter des grèves et de trop violentes manifestations, le Bureau Millitaire des Transports Maritimes et Aériens prit en plusieurs occasions la décision de détourner le Pasteur sur Cherbourg ou sur Toulon.
L'on peut chiffer, en incluant les transferts entre les divers territoires du Vietnam, le Pasteur aura convoyer 500000 hommes.
Jeudi 24 Mars 1949 sur le Pasteur
À gauche : Le menu du Jeudi 24 mars 1949 sur le Pasteur de l'état-major du Pasteur.
À droite : Un soldat du Corps Expéditionnaire d'Extrême Orient à côté de la bouée de sauvetage du Pasteur faisant sa mention de son port d'attache Bordeaux (siège de la Compagnie de Navigation Sud-Atlantique).
Le Pasteur dans la guerre d'Indochine
Le Trooper Pasteur effectue son premier trajet vers l'Indochine depuis Marseille à destination de Saïgon (Cap Saint-Jacques), en octobre 1945. Il a à son bord 4700 hommes de la 9ème Division d'Infantere Coloniale et 500 hommes d'équipage.
Jusqu'en février 1956, il relie les ports de Marseille ou de Toulon à ceux de Saïgon, Tourane ou Haïphong.
La durée des trajets est d'environ 15 jours pour Saïgon et de 20 jours pour Haïphong. Le navire effectue également des missions sur Casablanca, Dakar, Madagascar, Alger et Oran.
Démobilisé le 7 juillet 1956 le Trooper a à son actif 750000 passagers militaires et 1 250000 nautiques parcourus.
Jusqu'en février 1956, il relie les ports de Marseille ou de Toulon à ceux de Saïgon, Tourane et Haïphong.
Les décorations du Pasteur
À gauche : Le Pasteur obtient le 6 octobre 1947 la Croix de guerre 1939-1945.
À droite : Le Pasteur obtient le 26 janvier 1952 la Croix de guerre des Théâtres d'Opérations Extérieurs.
Le Pasteur dans le port de Marseille en 1947
Les photos Pasteur dans le port de Marseille (Photo tirée d'un film)
Philippe marin sur le Pasteur en route pour l'Indochine.
Photos prises le 22 novembre 1948
Philippe avec des militaires du Corps expédionnaire d'Extrême Orient, embarqués pour l'Indochine.
Photos prises le 22 octobre 1949
Le Pasteur dans l'océan indien
Le Pasteur dans l'océan indien.
Le Sergent Chef Michel Mayouse sur le Pasteur
En 1949 le Sergent Chef Michel Mayouse sur le Pasteur en route pour l'Indochine.
Le Pasteur dans la Baie d'Along (Ha Long)
Le Pasteur, ici dans la baie d'Along (Ha Long), reliait les ports de Marseille ou Toulon à ceux du Cap Saint-Jacques (pour Saïgon) et de la Baie d'Along (pour Haïphong).
La proue du Pasteur devant la Baie d'Along
La proue du Pasteur entrant dans la baie d'Along située dans le golfe du Tonkin, dans la province de Quang Ninh, dans le nord-est du Vietnam, à 165 kilomètes de Hanoï.
Débarquement des soldats français dans la Baie d'Along
En 1950 les troupes du "Corps expéditionnaire d'Extrême Orient" embarquées sur le Pasteur prennent place à bord d'une péniche de débarquement dans la Baie d'Along.
Le Pasteur dans la Baie d'Along (Ha Long) par Jocelyn Gille
Le Paquebot "Le Pasteur" dans la baie d'Along (Ha Long). Illustrateur : Jocelyn Gille, était un peintre de l'aéro-navale, décédé le 14 janvier 1952.
Le Paquebot "Le Pasteur" (reconverti en transport de troupes) dans la baie d'Along (Ha Long). Gouache de Jocelyn Gille.
Le Pasteur au Cap Saint-Jacques (Vũng Tàu)
D'octobre 1945 à février 1956 le "Pasteur" fut un des rouages essentiels des départs et des retours des soldats Français, on compta 81 rotations entre la France et l'Extrême-Orient.
Le "Pasteur"débarquait ses premiers passagers au large du Cap Saint-Jacques car son tirant d'eau ne lui permettait pas de remonter la rivière de Saïgon. Des barges de débarquement ou de petits cargos comme le "Saint-Michel" ou "Île d'Oléron" prenaient le relais.
Il se dirigeait ensuite vers Tourane (Dà Nang) puis sa destination finale : la Baie d'Along, le port de Haïphong n'étant pas également accessible pour les mêmes raisons que celui de Saïgon.
Film sans bande sonore, en voici le descriptif :
Le Général de Lattre de Tassigny et l'Empereur Bảo Đại visitent Nhatrang.
Le Général et l'Empereur inspectent les troupes vietnamiennes et celle de la Légion Étrangère ainsi que les unités de chars.
Sur le yacht à l'ancre, le Général de Lattre de Tassigny, l'Empereur Bảo Đại et d'autres fonctionnaires dans la salle à manger prennent leur déjeuner.
Activité d'un patrouilleur au large des côtes françaises de la Baie d'Along contrôlant le blocus naval français, les canons anti-aériens, les marins français inspectant les papiers et la cargaison des jonques.
Îles et rivage vus de l'arrière du navire, au loin sur l'île de Cat Nang le cimetière marin de militaires Français tués au Tonkin depuis la conquête jusu'en 1950.
Les Officiers sur le pont du patrouilleur français.
Un marin jette l'ancre du patrouilleur, les hommes de l'équipage admirent le majestueux paquebot du "Pasteur". Des scènes montrent des LCM, des marins sur un patrouilleur qui regardent passer le paquebot "Pasteur".
Dans le sillage du navire, deux marins assis sur la proue d'un patrouilleur le "SS Pasteur" et deux jonques s'éloignent des caméras.
Un LCM patrouillant dans la Baie d'Along
Le Chaland B 058 au Cap Saint-Jacques (Vũng Tàu)
Le Chaland B058 chargé de la protection de l'embouchure de la rivière de Saïgon.
Les appontements militaires de Rạch Dừa ont été construits à l'estuaire de la rivière Sông Dinh pour les besoins du transit maritime des unités et services stationnés au Cap Saint-Jacques.
C'est le seul endroit de la presqu'île où des navires ayant jusqu'à 5 mètres de tirant d'eau (navires de 4 à 6.000 tonnes) peuvent accoster à tout moment. Ce tirant d'eau peut aller jusqu'à 10 mètres à marée haute.
Retour d'Indochine des soldats Français
du Corps expéditionnaire d'Extrême Orient
Des soldats français du Corps expéditionnaire d'Extrême Orient sur le paquebot Pasteur de retour d'Indochine en direction de Marseille.
Enregistrement des bagages des Sous-Officiers pour le port de destination de Marseille.
L'adieu du 5eme Régiment Étranger d'Infanterie à l'Indochine
En décembre 1955, des avions chasseurs de l'Armée de l'air française survolent le transport de troupes "Pasteur" mouillé au Cap Saint-Jacques pour dire adieu aux soldats du 5e Régiment Étranger d'Infanterie. Cette unité du Tonkin, créée sur place, quitte l'Indochine pour la première fois de son existence.
La patrouille d'avions forme un 5 dans le ciel en survolant le navire (5 pour le 5ème Régiment Étranger d'Infanterie, bien sûr).
© collection Xavier Lacrambe, via JY Brouard
Évacuation des dernières troupes françaises le 23 février 1956
Le 23 février 1956 dernière évacuation des troupes Françaises (sur la photo les soldats de la Légion Étrangère), avec le transbordement du cargo "Saint-Michel" sur le paquebot "Pasteur".
Cela sera l'adieu du Pasteur à l'Indochine...
Évacuation des fusilliers marins néerlandais de Djakarta (Indonésie)
sur le Pasteur, arrivée triomphale à Amsterdam le 24 février 1950
Le 24 février 1950 le Paquebot "Pasteur" entrant dans le port d'Amsterdam sous les acclamations de la foule néerlandaise.
Les Pays-Bas, après avoir mené plusieurs actions de police contre les indépendantistes, acceptent le transfert de souveraineté à la République d'Indonésie.
L'indépendance est proclamée le 16 décembre 1949, le Paquebot Pasteur arrive le 5 février 1950 dans le port de Djakarta et participera à l'évacuation de 5500 fusilliers marins. Le paquebot arrivera le 24 février 1950 dans le port d'Amsterdam où une foule avec des banderoles de bienvenue accueille leurs soldats !
Arrivée du Paquebot Pasteur le 24 février 1950 dans le port d'Amsterdam avec les 5500 soldats néerlandais évacués de l'Indonésie indépendante.
Le Pasteur arrive à Marseille le avril 1946 venant de Southampton
L'arrivée du Pasteur dans le port de Marseille.
Venant de Southampton, le Pasteur est arrivé le 17 avril 1946 à Marseille.
Ce magnifique paquebot de la Compagnie de Navigation Sud-Atlantique lèvera l'ancre Samedi pour Dakar.
Ce départ sera marqué par des cérémonies présidées par monsieur Michel Moutet, Ministre des Colonies.
Photo France Presse 18/4/46
Des photos du Pasteur dans le port de Marseille
L'arrivée du Pasteur accompagné de deux remorqueurs dans le port de Marseille.
L'arrivée et le départ du Pasteur ne passaient pas inaperçus dans Marseille. Ils déclenchaient souvent une agitation intense. Si, dans les premiers mois du conflit, les embarquements prenaient l'allure de départ de colonies de vacances, avec des chants et des fanfares qui accompagnaient les montées à bord, rapidement l'ambiance s'alourdit avec les opposants à la guerre d'Indochine avec des manifestants de la CGT et du Parti Communiste Français qui organisèrent des démonstrations d'hostilité à chaque arrivée du Pasteur .
Avec l'envoi de divers projections d'objets ainsi que des invectives agressives des manifestants envers les passagers du Pasteur couvraient les militaires qui répondaient par des injures. Les soldats ne comprenaient pas ces insultes et devaient être calmés par leurs officiers.
À chaque arrivée du paquebot les soldats débarquèrent sur les quais de Marseille sous les huées et on vit de grands blessés chahutés et couverts de crachats. Devant cette situation inextricable le débarquement se fit à Toulon et parfois à Cherbourg.
Au total, en incluant les divers embarquements de Haïphong, Tourane et Cap Saint-Jacques et les ports français, le Pasteur convoya 500000 hommes. Il prit en charge 24% des effectifs et 30% pour la seule année 1954, près de la moitié des combattants des Troupes Françaises d'Extrême Orient connurent le Pasteur.
Vue aérienne du Pasteur dans le port de Marseille
Dans les années 50 vue aérienne du Pasteur dans le port de Marseille.
Embarquement sur le Pasteur dans le port de Marseille
Embarquement sur le Pasteur pour Saïgon en 1950
Un couple devant le photographe se disant "Au revoir" le 10 janvier 1950
sur le Bassin Wilson à Marseille
Un "au revoir" sur le bassin "Wilson" en arrière plan le Pasteur
Photo prise le 10 janvier 1950
En 1950 à l'arrière plan l'ïle de Majorque (Îles des Baléares)
En 1950 un sodat anonyme en civil "sur le Pasteur à l'arrière plan l'île de Majorque
Le Pasteur à Casablanca
En décembre 1955 l'embarquement des troupes françaises sur le Pasteur dans le port de Casablanca.
Le paquebot amarré sur son quai à Marseille
Ue Pasteur sur son quai à Marseille
Le Paquebot Pasteur en 1956
Le paquebot Pasteur sous la gérance de la "Compagnie Maritime des Chargeurs Réunis"
Opération Mousquetaire
Le paquebot Pasteur dans la rade d'Alger
26 juillet 1956 : nationalisation du canal de Suez.
Le Colonel Gamal Abdel Nasse saborde des bateaux pour empêcher toute circulation sur le canal de Suez. Les pétroliers ne peuvent plus ravitailler l'Europe.
Français et Britanniques, atteints dans leurs intérêts par cette mesure, préparent, de concert avec les Israéliens, une intervention militaire qui doit permettre à la fois de reprendre le contrôle du canal de Suez et de faire tomber le Raïs égyptien.
28 octobre 1956 : le 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes est aérotransporté sur Chypre.
29 octobre 1956 : Le P.C. de la Force A comme Amilcar se transporte d'Alger à Chypre.
Le Président des États-Unis Dwight Eisenhower se range aux avis de son homologue de l'U.R.S.S. Il exige la fin de l'expédition.
La condamnation de l'expédition par les États-Unis est un premier signe de discorde.
Les routes du Caire et de Suez sont ouvertes devant un adversaire en déroute ; mais la victoire totale échappe aux Français et aux Anglais devant la menace d'une intervention soviétique et la dérobade américaine.
A minuit, les troupes reçoivent l'ordre de cessez-le-feu. Le saut du 1er Régiment de Chasseurs Parachutiste sur Port-Fouad est annulé. La marche vers El-Kantara du 1er Régiment Étranger de Parachutistes avec un bataillon de paras britanniques et un escadron de chars Centurions est supprimée.
La plus courte guerre de l'histoire prend fin. À partir du 10 novembre, les compagnies du 1er Régiment Etrangers de Parachutistes et du 2e Régiment de Parachutistes Coloniaux sont relevées à El-Cap, at-Tinah et Port-Fouad même, par les contingents de l'O.N.U.
Une dernière prise d'armes et les légionnaires embarquent sur le vieux Pasteur réquisionné, fidèle au rendez-vous, à destination de l'Algérie, vers leur base arrière de Zéralda.
Le divorce entre les hommes de guerre et les gouvernants existait depuis l'Indochine. Suez l'accentue.
La suite avec l'Algérie ne comblera pas le fossé. Source : Jean Balazuc P.P.P.
Cela sera la dernière mission humanitaire du paquebot Pasteur en quittant l'Algérie pour la Bretagne. De retour à Landévennec en 1957 le Pasteur conçu pour relier la France avec l'Amérique du Sud il ne connaîtra jamais le Brésil et l'Argentine.
Le 14 décembre 1956 évacuationc des ressortissants français à Port-Saïd
à l'arrière plan le paquebot Pasteur.
22 décembre 1956 : Les derniers éléments du corps expéditionnaire français quittent Port-Fouad en Egypte, après leur relève par les forces de l'O.N.U. sous le commandement du Gènèral canadien Burns.
29 décembre 1956 : Les parachutistes de la 10e Division de Parachutistes., pleins de rancœur, frustrés d'une éclatante victoire, débarquent du Pasteur, de l'Athos, du Claude-Bernard et des péniches L.C.T., à Alger, dans l'indifférence générale, sans tambours ni trompettes, comme des vaincus.
En 1957 le Pasteur à Landévennec dans un méandre de l'Aulne
En 1957 le paquebot Pasteur au cimetière des navire" de Landévennec"
À nouveau désarmé le 25 janvier 1957 le Pasteur séjourne à nouveau au "Cimetière des navires" à Landévennec dans le Finistère. Construit en 1938 pour relier la France à l'Amérique du Sud, les nouvelles liaisons aériennes condamneront toute tentative d'une liaison maritime régulière avec le Brésil et l'Argentine.
Triste fin du Pasteur sous le drapeau français.
Vendu à la compagnie maritime allemande Norddeutscher Lloyd (NDL) le 18 septembre 1957, il quitte Brest le 26 sans avoir vu l'Amérique du Sud !
Le Pasteur devient le Bremen en 1959
À partir du 8 janvier 1958 et pendant 16 mois, il subit d'importantes transformations aux chantiers Bremer Vulkan afin notamment d'augmenter ses capacités de transport. Les modifications les plus visibles sont de nouveaux mats, un nouveau pont et surtout une nouvelle cheminée.
Le Bremen ex Pasteur dans une cale sèche à Brême
Le paquebot Bremen en cale sèche dans le port de Brême en 1958
T.S. Bremen
Flagship of North German LLyod
N.G.L. - sailing the seven seas since 1857
Le nouveau Bremen à Brême
Le Bremen à Brême
Le futur paquebot Bremen comporte désormais 216 passagers de 1ère classe en 110 cabines, et 906 passagers en classe touristes.
Le Bremen en 1959 à Brême
Le Bremen dans le port d'attache à Brëme
Le Pasteur est renommé Bremen (5ème du nom) le 23 mai 1959 et commence une nouvelle carrière sur l'Atlantique Nord au mois de juillet suivant, entre Brême et New-York via Southampton (Angleterre) et Cherbourg, concurrençant directement le paquebot France.
Le Bremen en 1960 arrive sur le quai de France à Cherbourg
Le Bremen en escale dans le port de Cherbourg avant de repartir pour New-York
En un peu plus de 10 ans d'exploitation sous pavillon allemand, le Bremen transportera 360000 passagers.
Le Bremen dans le port de Brême en 1966
Le Bremen dans le port de Brême
Il mesure 212 mètres de long et 26,80 m de large pour 32336 tonneau de jauge brute.
Sa puissance est de 53000 chevaux fournie par quatre turbines à vapeur chauffées par quatre chaudières qui peuvent lui permettre de naviguer à 23 nœuds.
Il est équipé d'une cheminée de 16 m de haut.
Son équipage est de 544 marins.
Il peut transporter 216 passagers en classe cabine première classe et 906 en classe touriste.
Le Bremen en 1968
Le Bremen lors d'une croisière au large de l'île Saint-Thomas dans les Caraïbes
Le Regina Magna ex Pasteur en 1971
La Hapag-Lloyd, nouveau nom de la compagnie allemande, se sépare du bateau et le vend le 10 juillet 1971 à l'International cruises de l'armateur grec Chandris.
Renommé Regina Magna, il est repeint entièrement en blanc avec une cheminée bleue, surmontée d'une bande noire et une croix blanche aux couleurs de la nouvelle compagnie.
Le Saudi Phil et le Filipina Saudia 1
En 1976, la compagnie Philippine Singapore Ports Corporation de Manille rachète le bateau afin de le transformer en navire-hôtel à Djeddah.
Il s'appelle désormais le Saudi Phil et accueille 5000 travailleurs philippins pendant environ deux ans.
En 1980, destiné à la démolition, il est vendu à la Philsimport International Ltd.
Rebaptisé Filipina Saudia 1 il est remorqué vers Kaohsiung sur l'ile de Formose (Taïwan) et fait naufrage le 9 juin 1980 dans l'océan Indien.
1938 - 1980 - La triste fin du mythe du paquebot Pasteur.
Un nouveau Paquebot Pasteur est lancée en 1966
Un autre paquebot Pasteur a été construit à Dunkerque. Il a été lancée le 2 juin 1966 pour les Messageries Maritimes. Il fut le dernier paquebot des Messageries Maritimes, il effectuait de 1966 à 1970 la ligne Hambourg - Amérique du Sud.
Le MS Pasteur est retiré du service le 30 octobre 1972, à la suite de sa vente à la Shipping Corporation of India. Rebaptisé MS Chidambaram, il est affecté à la ligne Madras - Singapour.
Victime d'un incendie le 12 février 1985 au large de la côte de Malabar avec la disparition de 40 victimes au sein des passagers. Le MS Chidambaram est livré à la démolition à Bombay.
50ème Anniversaire de l'escale au Havre du Paquebot Pasteur
Le Paquebot "Pasteur", lancé à Panhoët en 1938, il termine son armement en 1939 au Havre qu'il quitte le 25 août 1939 pour la guerre.
Ses états de service lui valent les Croix de Guerre 1939-45, et des Théâtres d'Opérations Extérieures.
Refusant d'être feraillé, il coule le 9 juin 1980.
(Texte figurant sur le verso de l'enveloppe)
Le livre à recommander
Le Pasteur de J.Y. Brouard
Le Pasteur 1938 - 1980 par J.Y. Brouard Édition JYB - Aventures Il était une fois... un paquebot Les 7 vies du Pasteur Le Trooper sur l'Indo L'opération Mousquetaire Le Bremen, ex-Pasteur |
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