Radio Saïgon de 1939 à 1945
Radio-Saïgon émetta en sept langues pendant la seconde guerre mondiale, elle était la "Voix de la France" en Extrême-Orient sous la direction de Jacques Le Bourgeois.
Jacques Le Bourgeois
Jacques Le Bourgeois dans son bureau de Saïgon en 1944.
Radio Saïgon se taira le 9 mars 1945, sous le coup de force japonais.
Elle passera quelques semaines suivantes sous le contôle des Annamites et le personel de Radio-Saïgon restera sous la garde d'hommes du Vietminh.
Dans les semaines suivantes Radio-Saïgon sera repris en main par le Colonel Cédile, Admnistrateur d'Afrique et promu Commissaire de la République en Indochine.
Les accords franco-vietnamiens ont donné en 1949 au Vietnam les installations d'émission créées par la France pour donner naissance à la "Radiodiffusion du Vietnam" entité complètement différente de Radio France-Asie.
Radio Saïgon de 1945 à 1949
Radio Saïgon émettra à nouveau sous le contrôle français à compter de décembre 1945 jusqu'en 1949 date des accords entre la France et le Vietnam.
Radio 1946
Article paru dans "Radio 46" dans le n° 70 du mois vendredi 22 février 1946.
Radio Saïgon, voix de la France dans le Pacifique.
Par Jacques Sallebert
Envoyé spécial en Extrême-Orient
Jacques Sallebert fut correspondant de guerre pour Combat, Le Monde et Le Figaro en couvrant le conflits en Israël, Indochine, Indonésie, Chine, Yougoslavie et Corée.
Il sera l'une des grandes figures de la télévision française de 1948 à 1982.
"Saïgon possédait avant la guerre un des émetteurs les plus puissants du Pacifique et la voix de la France se faisait entendre dans tout l'Extrême-Orient.
Par une chance extraordinaire qui tient vraiment du miracle, les antennes et les studios de Radio-Saïgon n'ont pas eu à souffrir de la guerre : l'occupation japonaise et la prise du pouvoir par le Viet Minh ont épargné ce magnifique moyen de diffusion qui a permis à notre culture de faire autorité dans cette région du globe.
Malheureusement si l'essentiel de l'installation a été sauvé, le matériel est très fatigué et ne permet plus la même puissance d'émission qu'avant la guerre.
De grands projets ont été élaborés, qui tendent de faire de Radio-Saïgon en Asie ce qu'est Radio-Brazzaville en Afrique. Il est nécessaire, à une époque où les grandes puissances alliées font un effort intense de propagande dans la région du Pacifique que la Voix de la France se fasse entendre à égalité avec celles de l'Amérique, de l'Angleterre, de la Chine et de la Russie. Espérons que nous saurons profiter de la chance que nous avons eue de retrouver en bon état une installation qu'il aurait impossible, à l'heure actuelle de reconstruire.
Le rôle de la radio en Indochine est actuellement considérable. Après leur coup de force de Mars 1945, les Japonais ont réquisitionné tous les récepteurs des Français : ces appareils ont été entassés dans des dépôts et revendus aux Annamites par les soins de la propagande nippone, ce qui fait qu'actuellement, si les Français sont démunis de poste récepteur, les Annamites n'en ont jamais eu aussi grand nombre en leur possession.
La radio et le parachutage de tracts sont les seuls moyens directs que nous ayons pour contrer toutes les propagandes d'origines diverses qui déferlent actuellement sur l'Indochine.
Le 9 décembre 1945, est une date dont se souviendront ceux qui se consacrent depuis de longues semaines le meilleur d'eux-mêmes à la résurrection de Radio-Saïgon. Grâce au travail des P.T.T., grâce à l'effort fourni par les techniciens, Radio-Saïgon a réalisé à cette date le premier reportage en direct depuis le départ des Japonais.
La voix de l'Amiral Thierry d'Argenlieu s'est fait entendre au Laos, au Tonkin, au Cambodge, en Chine, non pas d'un studio, mais de la rue. Ce reportage a démontré, mieux que n'importe quel discours ou article, que le calme régnait dans la capitale de la Cochinchine : les applaudissements de la foule, le bruit des voitures, l'écho des haut-parleurs, la description des lieux, la clique de la 9e Division d'Infanterie Coloniale ont apporté un démenti formel et irréfutable à ceux qui prétendent que l'anarchie règne à Saïgon.
Les cinquante minutes qu'a duré cette retransmission ont eu une portée beaucoup plus considérable que les éditoriaux et les chroniques les mieux faits.
D'ici quelque temps, nous aurons en Indochine un car d'enregistrement qui vient directement de Paris. La mission de ce car d'enregistrement qui vient tout droit de Paris. La mission de ce car sera considérable et le radio-reportage prendra une importance qu'il a rarement eue depuis la radio existe. Radio-Saïgon sera pour l'Indochine ce que la B.B.C. a été pour la France pendant l'occupation.
A gauche : Un soldat anglais et un soldat français gardant l'entrée du poste de Radio Saïgon.
A droite : Le lieutenant Petit, commentateur militaire, et Gérard Valentin, directeur de Radio Saïgon, porte-parole de la France en Extrême-Orient.
Monsieur Pipon, Chef des émissions anglaises
A gauche : Le Chef de la station "Paris Saïgon"en 1950 monsieur Jean-Marius Pipon, avec ses trois speakerines, de gauche à droite : Suzanne Harsillard, Margaret Legrand et Eileen Griffin.
Jean-Marius Pipon est né le 16 mars 1887 à Lyon et il est mort le 12 décembre 1960 Ã Laroque-des-Albères (Pyrénées orientales).
A droite : Au micro Margaret Legrand qui était speakrine à Radio Saïgon puis à Radio France-Asie.
A gauche : Suzanne Harsillard au micro de Radio France-Asie en octobre 1950 pour l'émission en langue anglaise.
A droite : Eileen Griffin en studio double micro de Radio France-Asie en octobre 1950 pour l'émission en langue anglaise.
Un domaine protégé : les émissions en anglais
Les émissions en anglais ont été dirigés à partir de 1943 et jusqu'en 1954 par Jean-Marius Pipon.
"Alors que les Japonais occupaient le territoire indochinois, non seulement Radio-Saïgon continuait à émettre en anglais, mais qui plus est, les émissions anglaises ne connaissaient en aucune manière la censure alors que les émissions françaises y étaient soumises...
Le 9 mars 1945 je me trouvais à Radio-Saïgon au moment du coup de force. Les Japonais envahirent nos locaux et me gardèrent dans mon bureau...
Ce n'est que le 26 septembre 1945 que je me réinstallais à nouveau derrière le micro".
Huit éditions quotidiennes en anglais
A partir de 1948, le "journal parlé" de Saïgon assure huit éditions quotidiennes :
- 7h55, 8h55, 19h15 : cinq minutes de nouvelles locales.
- 7h15, 8h15, 12h30, 20h00 : un quart d'heures d'informations françaises et internationales.
- 21h55 : dernière heure.
Cinq rédactrices speakrines, la plupart anglaises, et un régisseur chargé de programme artistiques assurent ces émissions.
Monsieur Hoang-Cao-Tang, Chef des émissions vietnamiennes
Les émissions vietnamiennes de radio France Asie sont dirigées par Hoang-Cao-Tang, qui assurait déjà cette fonction à Radio-Saïgon de 1939 à 1943. La liste de ses principaux collaborateurs : Rober Grangier, un Eurasien du Nord-Vietnamien, Mân, un Vietnamien du Nord, également Phai, vietnamien du Sud, tout trois rédacteurs-speakers. Jean Tinh, régisseur-speaker, qui est la plus vieille figure de Radio-Saïgon.
"J'ai également deux speakerines, l'une d'une du Nord, madame Toan, et l'autre du Sud... qui n'est autre que ma compagne, madame Tang. En dehors de tous ceux-là , une cinquantaine d'artistes vietnamiens agrémente chaque jour nos émissions de musique rénovée et de Cai Luong, etc... "
Chaque jour le service diffuse six éditions d'informations, trois en cochinchinois, trois en tonkinois ainsi qu'un important programme artistique en début de soirée.
Radio-Saïgon émet trois fois par jours en langue chinois : 7h45, 11h00, 16h15. Les programmes journaliers se composent surtout d'informations données en langue madarine et en langue cantonaise ou de Chiêu-Chau.
La plupart des chroniques sont écrites par des professeurs chinois de Saïgon et de Cholon. Les émissions chinoises sont dirigées par Viên-Phuoc, ancien professeur de sciences morales à l'Université Sun-Yat-Sen de Cholon, Hoang-Minh-Tac, est l'adjoint de Viên-Phuoc. Il collabore depuis 1939 à Radio Saïgon.
Les programmes chinois sont dirigés par le sinologue Jean-Michel de Kermadec.
Quelques minutes avant l'émission en 1952
Quelques minutes avant l'émission sur les ondes de Saïgon en 1952.
Radio France-Asie de 1949 Ã 1956
Trung Gia (40 kms au Nord d'Hanoï) 4 Juillet 1954 :
Conférence de Presse devant le micro de Radio France-Asie concernant les échanges de prisonniers entre l'Armée Française et les Vietminhs après les accords de Genève.
(sur les photos la libération de Geneviève de Galard)
Photo de droite : Trung Gia 4 Juillet 1954, le reporter-cinéaste Français Lucien Millet en conversation avec un collègue russe Roman Korman, célèbre cinéaste, documentariste et propagandiste de l'Union soviétique.
Radio France-Asie, voix de la France dans le Sud-Est Asiatique et en Extrême-Orient, dépend directement de la Radio-Télévision-Française (RTF). Son information lui est fournie par les agences "France Presse", "Reuter", "United Press", 'Kyodo" et "Aneta" et reçoit de Paris des émissions de varietés. Elle utilise, à raison de 44 % la langue française, 17 % la langue vietnamienne, 15 % le chinois et 10 % l'anglais.
Radio France-Asie fournit à Djakarta (Indonésie), Hong Kong, Manille, New-Delhi, Rangoon et Singapour des programmes enregistrées de musique et varietés françaises, présentés en français, en anglais ou en chinois-mandarin. Ces services sont étendus à Ceylan et au Pakistan.
Radio France-Asie
Direction et studios:
86, rue du Maréchal de Lattre de Tassigny (maintenant Nam Ky khoi nghia)
Saïgon
tél : 20.080 et 20.081
Emissions chinoises
13 - A, rue Taberd
Saïgon
tél : CA.729
Radio France-Asie
Noël 1954
Radio France-Asie vous souhaite un Joyeux Noël
et une bonne écoute pour la Nouvelle Année.
La voix de la France en Extrême-Orient
Programme du 18 juillet 1950
René Hervé de son vrai René Pithon fait ses débuts dans la radio au Service Social des armées et s'occupe des émissions destinées à "soutenir le moral des troupes" sur Radio-France-Asie à Saïgon. Il travaillera ensuite pour différentes radios périphériques (Radio Monte-Carlo, Radio Luxembourg et Radio Andorre).
Joseph Crampes, devenu par la suite Jacques Chancel, correspondant de guerre en Indochine en 1950 à vingt-deux ans, sera aussi en 1951 animateur sur Radio-France-Asie à Saïgon sera chargé des dédicaces personnelles pour les soldats engagés en Indochine. Il crée en 1968 Radioscopie et présente, vingt années durant, 6 800 émissions sur France-Inter.
Ici Radio-France-Asie en 1955
A gauche : "Message Familial" destiné aux prisonniers par l'intermédiaire de la Croix Rouge Française suite à l'annonce lancée sur les ondes de Radio France-Asie.
A droite : Couverture du journal "Le Combattant" dans le n° 41 du mois de novembre 1955.
Revue mensuelle éditée par l'association des anciens du C.E.F.E.O. (Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient) et des Forces Françaises d'Indochine.
Président National : Roger Delpey
Secrétaire Général : Yves Gignac
45, rue de Naples
Paris VIII
Article anonyme paru dans ce journal n° 41 du mois de novembre 1955
Ici Radio-France-Asie en 1955
La voix de la France en Extrême-Orient
Un signal rouge s'allume : « silence ». Derrière la vitre, l'opérateur lève la main et la laisse retomber en direction du speaker. Au 86, rue du Maréchal de Lattre de Tassigny dans les anciens studios de «Radio Saïgon », on commence dès 7 heures du matin. Saïgon dort encore un peu.
Trois dièses plaintifs crèvent le silence. Une voix annonce : "Ici Radio-France-Asie". Cette voix est répercutée par des milliers de postes, captée par des milliers d'auditeurs français et vietnamiens.
Cette voix sera même entendue en Inde, en Australie et en nouvelle Zélande. Radio-France-Asie est sans aucun doute le poste le plus important du Sud-Est Asiatique.
Il dépend de la Radiodiffusion Télévision Française (ou RTF) dont le siège est à Paris, et possède en plus l'étiquette « Service d'Outre-Mer ». Seuls comptent son rôle joué au cours de la guerre et celui qu'il joue à l'heure actuelle dans cette région où la paix n'est pas encore l'amie de tout le monde. La radio est dirigée par monsieur Jean Varnoux.
Grâce à lui la maison marche en dépit des difficultés de toutes sortes sous le pseudonyme de Jean Martial. Jean Varnoux donne ses éditoriaux qui font "date" ainsi il a répondu dernièrement à ceux d'entre les journaux vietnamiens qui attaquaient Radio-France-Asie… sous prétexte qu'elle débauchait la jeunesse en divulguant une littérature pourrie et de la musique décadente. Réponse dure, mais combien juste et courtoise ! Ce qui contribua un peu le fossé qui séparait assaillants et défenseurs.
Le rédacteur en chef est monsieur René Branellec. Ses articles sont très écoutés. L'impartialité, sa qualité principale, en fait un journaliste apprécié des uns et des autres. Les reporters de Radio-France-Asie ont suivi un grand nombre d'opérations menées par le Corps Expéditionnaire, et l'on peut dire qu'ils risqué les mêmes dangers que les combattants. Leurs reportages ont connu la célébrité en étant diffusés sur les antennes parisiennes, canadiennes, helvétiques et bien d'autres encore.
Photo de gauche: René Laporte en reportage lors du blocus du Transbassac
Photo de droite: Jacques Chancel animateur de Paris-Saïgon
Parmi les meilleurs, René Laporte et Yves Desjacques ont promené leur micro sur tous les champs de bataille, du nord au sud, de Nam Dinh à la pointe de Camau.
Ainsi René Laporte a-t-il réalisé un grand reportage à bord d'un engin de commando de la marine, au cours d'une bagarre mémorable. Cet enregistrement est conservé à la Radiodiffusion Télévision la Radiodiffusion Télévision Française Française comme un modèle du genre. Pierre Ichac l'a utilisé à différentes reprises dans le cadre de son émission « La magazine de l'Union Française ».
Yves Desjacques a enregistré la dernière conversation entre le général De Castries et le général Cogny, quelques secondes avant la chute de Dien Bien Phu. Il était le spécialiste du Tonkin. La direction artistique était confiée à Robert Barras qui a quitté Saïgon pour prendre la direction générale de Radio-Abidjan. La direction artistique comprend six producteurs parmi lesquelles : Claude Casadessus, de la grande famille Casadessus, lui-même violoncelliste de talent, Philippe Herson, Marc Bouisset, Georges Mousny, Georges Toussaint et Jacques Chancel.
Georges Toussaint, philosophe distingué, est demeuré cinq ans en Inde pour étudier la philosophie avec les grands maîtres. C'est un critique de cinéma de grande valeur.
Jacques Chancel
A gauche : Jacques Chancel descendant la rue Catinat à proximité de l'hôtel Continental en 1954.
A droite : Jacques Chancel est assis à droite de cette photo.
Jacques Chancel, bien connu des français de Saïgon, ne manque jamais de présenter tout gala, toute soirée où il y a un micro.
Il a organisé une émission publique intitulée "Récréation" qui fut enregistrée le dimanche au Cinéma Majestic, rue Catinat, devant mille personnes. Toutes les vedettes : Pierre Dudan, Yvette Giraud, Joséphine Baker, Roger Nicolas, Jack Gautier entre autres y ont participé. Cette émission était enregistrée dans le cadre du divertissement du Soldat.
Joséphine Baker, Roger Nicolas, Yvette Giraud
au cinéma Majestic
L'émission "Récréation", de Jacques Chancel avec les orchestres de Alex Caturegli et de Guy Paquinet, était enregistrée dans la salle de cinéma de l'hôtel Majestic devant mille personnes et avec des millions d'auditeurs de Radio France-Asie sur ses trois réseaux en français, chinois et anglais.
Jacques Chancel a également interviewé les célébrités de passage, et même les mannequins de chez Dior lorsqu'elles firent escale à l'aéroport de Tan Son Nhut, se dirigeant vers Tokyio.
L'émission de variétés la plus prisée est sans conteste "Paris Saïgon " que présentent chaque vendredi René Laporte et Jacques Chancel. Emission vivante, jeune, interprétée par Michèle Stella (voix d'or), Pierre Duvas (voix de miel), Jean Pomez (voix de velours), Marc Florestan (le toubib), Pascale Olivier (charmante speakerine de Radio-Hirondelle) et Georges Toussaint.
Les artistes de passage, peintres, écrivains, poètes, vedettes de cinéma, et les journalistes sont interviewés dans cette émission qui veut être comme son nom l'indique, le trait-d'union entre la capitale de la France et celle du Vietnam.
« Le Vietnam a récupéré sa souveraineté de nation indépendante. Légalement, Radio-France-Asie n'a plus rien à faire sur ce territoire. Qu'il se prépare à partir donc a déménagé et à partir pour le Maroc. Là , il pourra continuer ses émissions avec profit ».
«D'aucuns se demandent : et si le Maroc arrive à conquérir son indépendance, où irait alors Radio-France-Asie ? Hé !...il reste encore l'empire de Neptune : l'empereur des mers se fera plaisir se fera un plaisir d'ouvrir ses océans à ce poste qui pourra donner ses séances récréatives aux crevettes et aux poissons ».
C'est ainsi que le journal vietnamien « Anh-Sang » traite l'antenne de la Radiodiffusion Française en Asie. Radio-France-Asie a été autorisée à s'installer et à diffuser des programmes d'émissions sur le territoire du Vietnam en vertu de l'accord franco-vietnamien signé en 1949. En octobre de la même année, les Français cédait au Vietnam une partie de l'organisation existante à Saïgon, Hanoï, Hué et Dalat. Actuellement Radio-France-Asie émet sur deux fréquences d'ondes des programmes en français, vietnamien, anglais, chinois cantonnais et mandarin. Les programmes en chinois sont dirigés par Jean-Michel de Kermadec, le sympathique sinologue qui s'apprête à sortir prochainement un ouvrage sur Cholon.
Cholon
par Jean-Michel de Kermadec
Le livre "Cholon" écrit par Jean-Michel de Kermadec avec des photos de Raymond Cauchetier.
Il a été imprimé en décembre 1955 par l'Imprimerie Française d' Outre-Mer (IFOM)
3, rue Rudyard-Kipling à Saïgon.
Depuis mars 1955 ce poste diffuse également des programmes culturels en français et vietnamiens.
Il faudrait qu'un nouvel accord franco-vietnamien vienne solidifier sa position. Mais là encore intervient comme partout la nécessité d'une politique française de prestige et d'efficacité. Il ne faut pas que Radio-France-Asie se taise. Ce serait faire le jeu de ceux qui ne visent qu'un seul but en Asie comme ailleurs : bâillonner la France.
Extrait du livre consacré Ã
Henri Hoppenot
Diplomate et haut commissaire de France au Sud-Vietnam
par Colette Barbier
...Ngo Dinh Diem s'attaque à l'un des fleurons de la voix de la France en Extrême-Orient, le Poste Radio France Asie dont la fermeture, demandée en décembre 1955, est prévue pour la fin du mois de février 1956.
La France disposait de ce poste en vertu des conventions franco-vietnamiennes de 1949. Il succédait à Radio Saïgon, transférer à l'État du Vietnam en 1950. Diem entend désormais se réserver le monopole des émissions radiophoniques et annule purement et simplement les accords passés antérieurement.
Fleuron de la voix de la France par ses émissions en français, en anglais, en vietnamien, en chinois mandarin et cantonnais, Radio France Asie couvrait l'ensemble de l'Extrême-Orient, une partie de l'Océanie, l'Inde, et même les pays de l'Europe du Nord. C'était un des postes les plus puissants installés dans le monde. Cent quarante personnes travaillaient à Radio France Asie, dont la moitié de Vietnamiens.
Pour le haut-commissaire de France monsieur Hoppenot, la période des humiliations reprend de plus belle. Diem, avant les élections, veut montrer qu'il est indépendant et le maître du Vietnam. Il n'y a rien de plus poignant et de plus pathétique que la dernière émission de Radio France Asie, retransmettant l'allocution de celui qui incarne la culture française et occidentale, à qui revient de fermer cette voix française et qui est obligé de signer chacun des dégagements de la France au Sud-Vietnam.
On retrouve dans ce texte certains accents gaulliens, ne serait-ce que la rappel du poste de Brazzaville, voix de la France Libre. Mais surtout, Henri Hoppenot fait très bien sentir l'effacement non seulement de la France mais de l'Europe et de sa culture. Tous les membres du haut-commissariat et le personnel de Radio France Asie se trouvant dans les studios de la station ont, spontanèment, entonné la "Marseillaise" à la fin du "Au Revoir"...
Les derniers instants de Radio France-Asie
Discours du 27 février 1956, prononcé par Jean Varnoux, directeur de la station de radio à Saïgon lors du départ des employés de Radio France Asie.
© Document sonore récemment restauré par l'INA.
Les collaborateurs de France Asie
derrière le micro
- Des chroniqueurs et reporters :
Hoang-Cao-Tang, Jean Varnoux, Jean-Charles Lignières, Gilbert Saron, Jacques Chancel, Jean Piazza (futur présentateur des journaux parlés de la RTF), Jean-Marie Boëdec (qui ensuite à l'Office de Coopération Radiophonique - OCORA puis à l'ORTF), Jean-Marie Pipon, Jean-Michel de Kermadec, Marina Ceccaldi, Max Clos (futur directeur du Figaro), Philippe Bauchard (ensuite chroniqueur économique à Europe 1, TF1 et France-Info), Pascale Olivier, Pierre Ichac, René Laporte, René Pithon, Rober Grangier, Yves Desjacques .
- Des musiciens :
Simone Vignes, Maurice Michel, Henri d'Harcourt, et Lucienne Delforge, les orchestres de Pierre Brachet, Jack Hélian et Alex Caturegli.
- Des comédiens :
Georges Croizet (animateur depuis 1940 des soirées théâtrales), Jacqueline Fontaine, René Rouen, Lucienne Larmignat, Claude Robin.
- Des producteurs :
Maurice-Alain Richard, Suzanne Robiolle (émissions militaires).
Des messages radiodiffusés
pour les soldats d'Extrême-Orient
- Jacques et Marina (Jacques Chancel et Marina Ceccaldi)
L'émission "Le disque du soldat" demandés en faveur des militaires stationnés en Extrême-Orient, est diffusée chaque jour du lundi au vendredi, dans l'après-midi deux heures durant.
Toutes les demandes de disques pourront être adressées au :
Service des Emissions Militaires de France-Asie (Jacques et Marina).
Secteur Postal 50.645, T.O.E. (Théâtres d'Opérations Extérieurs).
- Radio-Hirondelle
Un poste a été créé à Hanoï, sous l'indicatif Radio-Hirondelle, lequel peut diffuser spécialement les disques demandés à l'attention des militaires stationnés dans le Nord-Vietnam (Tonkin).
Les demandes pour ce territoire pourront être adressées à :
Monsieur le Directeur de Radio-Hirondelle
Secteur Postal 74.682, T.O.E.
Extrait de la "Semaine Radiophonique en Indochine "
"Un plan Français pour remplacer Radio France-Asie avec une station émetteur en ondes courtes de 100 kw. à Djibouti, "La Voix de la France en Asie et en Afrique" n'a jamais abouti.