Le Général Salan en Indochine
Photo de gauche : Couverture du livre de Raoul Salan de ses "Mémoires Fin d'un Empire" - Le sens d'un engagement, publié en 1970 aux Presses de la cité".
Photo centrale : Couverture du mensuel "Indochine Sud Asiatique" - Février 1953 - le Général Raoul Salan, Commandant en Chef en Extrême-Orient, décorant, à Na San, le fanion de la 10ème Compagnie du 3ème Régiment Etranger d'infanterie.
Photo de droite : Couverture du livre de Raoul Salan de ses "Mémoires Fin d'un Empire" - Le Viêt-Minh mon adversaire, publié en 1971 aux Presses de la cité".
Raoul Salan, né le 10 juin 1899 à Roquecourbe (Tarn), mort le 3 juillet 1984 au Val-de-Grâce à Paris, il fut un général français, et le militaire le plus décoré de France.
Engagé pour la durée de la guerre le 2 août 1917, admis à Saint-Cyr le 21 août 1917.
Aspirant le 25 juillet 1918, affecté au 5e Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC) à Lyon le 14 août 1918.
Chef de section à la 11e compagnie, participe aux combats dans la région de Verdun (Saint-Mihiel, Les Eparges, Bois-Bourru, Côte de l’Oie, Le Mort-Homme).
Cité à l’ordre de la brigade par ordre en date du 29 décembre 1918 :
"Excellent chef de section qui sait en toutes circonstances se faire remarquer par son entrain et sa bravoure. Au cours des dernières opérations sous un violent tir de barrage, a pris toutes dispositions judicieuses pour maintenir ses hommes dont il a fait l’admiration par son calme et son sang-froid."
"Il part en 1924 pour l'Indochine où il effectuera comme lieutenant plusieurs séjours jusqu'en 1937 dans différents postes à la frontière chinoise et dans la province laotienne du Haut-Mékong.".
Il revient le 8 avril 1937 en métropole, à bord du Chenonceaux. Il est détaché au ministère des Colonies le 1er septembre 1937, comme adjoint au chef du 2e bureau, il est promu au grade de chef de bataillon le 22 mars 1938, devient chef du Service de Renseignement Intercolonial et mène à l’automne 1939, après la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne, une mission secrète au Caire et à Khartoum d’aide à la résistance abyssine contre l’occupation de l’Éthiopie par les troupes italiennes.
Il revient à Paris le 19 novembre 1939. En janvier 1940 il prend la tête d’un bataillon du 44ème Régiment d’Infanterie Coloniale Mixte Sénégalais.
Il est ensuite détaché à l’état-major général des Colonies, au Secrétariat d’État aux Colonies à Vichy, le 16 juillet 1940. Il est promu lieutenant-colonel le 25 juin 1941.
Il prend le commandement du 6ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais en Corse, le 30 mai 1944.
Il participe au débarquement de Provence à la tête de son régiment avec lequel il débarque le 19 août 1944 sur la plage de La Nartelle dans le Var, il atteint Toulon le 26 août 1944.
Raoul Salan est promu général de brigade le 25 décembre 1944 à l'âge de 45 ans
Le 20 février 1945, il prend le commandement de la 14ème Division d’Infanterie et termine la guerre en Allemagne jusqu'à Constance.
Réclamé par le Général Leclerc, il est nommé, en octobre 1945, commandant des troupes de Chine et d'Indochine du Nord. Alors qu'il dirige les troupes coloniales, fin 1950, le Général de Lattre l'appelle en Indochine et en fait son adjoint opérationnel puis le commissaire de la République du Nord-Vietnam.
A la mort du Général de Lattre de Tassigny le 11 janvier 1952, il devient commandant en chef des forces françaises en Indochine. Il quittera l'Indochine le 28 mai 1953 à bord du paquebot "La Marseillaise".
Retour en Indochine le 8 juin 1954 après la chute de Điện Biên Phủ, il s'efforcera d'appliquer les accords de Genève. En désaccord avec le Général Ély il quitte définitivement l'Indochine et embarque sur le paquebot "Viêt-nam" le 9 octobre 1954.
Á la suite de l’amnistie votée par le Parlement en 1982, il sera réintégré dans ses grades de Général d’armée et de Grand-Croix de la Légion d'honneur.
Il ne sera évoquée ici que la période du Général Salan en Indochine.
Les décorations du Général Salan
- Décorations Françaises :
Légion d'honneur - Chevalier le 5 avril 1922 - Officier le 21 août 1940 - Commandeur le 10 février 1945 - Grand officier le 27 octobre 1948 - Grand croix le 28 août 1952.
Médaille militaire : Croix de guerre 14-18 1 citation, Croix de guerre 1939-1945 8 citations, Croix de guerre TOE 7 citations, Croix de la Valeur militaire 1 citation, Croix du combattant volontaire 1914-1918, Croix du combattant, Médaille coloniale agrafe Extrême Orient, Ordre de l'Étoile noire, Grand Croix Ordre du Dragon d'Annam, Grand Croix à titre militaire, Ordre royal du Cambodge.
Grand Croix, Ordre du Million d’Éléphants et du Parasol blanc, Grand Croix Ordre du Mérite civil Taï, Grand Croix Ordre du Dragon d'Annam Grand Croix à titre civil, Ordre du Nichan Iftikhar Grand Croix, Ordre royal du Cambodge Officier, Ouissam alaouite Grand Croix.
Ordre de l'Étoile d'Anjouan Grand Croix, Étoile des Comores Grand Croix, Médaille de l'Aéronautique, Ordre royal Muniseraphon du Cambodge, Croix de la bravoure vietnamienne 1 citation, Médaille de la Défense nationale du Cambodge.
Médaille commémorative de Syrie-Cilicie, Ordre du mérite syrien, Médaille interalliée 1914-1918, Médaille commémorative de la guerre 1914-1918, Médaille commémorative de la guerre 1939-1945 avec agrafes Afrique, Italie, France, Allemagne, Insigne des blessés militaires, Ordre du Mérite militaire d'Annam.
Ordre du Règne du roi Savang Vatthana, Ordre du Mérite Militaire Thaï (1950-1954), Médaille commémorative de la campagne d'Italie 1943-1944, Médaille commémorative de la campagne d'Indochine
Médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Afrique du Nord avec l'agrafe Algérie.
- Décorations étrangères :
Distinguished Service Cross, Commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique, Campagne du Vietnam (Thaïlande), Mérite Militaire Sena Jay Assed (Cambodge).
Source : Wikipédia
L'aventure indochinoise du Général Salan
qui sera surnommé "Le Mandarin"
Après la Grande Guerre, l'occupation de la Ruhr, le Liban et la Syrie, il fut grièvement blessé le 21 octobre 1921 à Accham, il sera hospitalisé à l'hôpital d'Alep où le Général Gouraud lui remis les insignes de la Légion d'honneur.
Fin janvier 1922 il sera dirigé vers l'hôpital du Val-de-Grâce, il reçut les soins que nécessitait la paralysie des son bras droit, tout en assurant un léger service à la caserne Lourcine située boulevard de Port-Royal à Paris, au 23ème régiment d'infanterie coloniale. Il apprit le 2 janvier 1924 par le Journal officiel, sa désignation pour l'Indochine.
Embarquement sur "Le Compiègne" en 1924
"Le 10 mars 1924, j'embarquai à Marseille sur le Compiègne...
Après une escale d'une journée à Saïgon où j'apprends que je suis appelé à servir au poste de Nguyen Binh. Je débarque à Haïphong le 15 avril, après cinq semaine d'une traversée agréable. Je passe par Hanoï, d'où je pars pour Bac Ninh, où se trouve la portion centrale de mon régiment. Je quitte Bac Ninh par le train, pour Langson. Arrivé le soir même, je loge à "l'Hôtel des trois maréchaux, ainsi nommé en souvenir de Joffre, Galliéni ett Lyautey.Le lendemain par la route, je traverse Dong Dang, Nacham, That Ké et Dong Ké.
Le lendemain, au au petit jour, en voiture conduite par un commerçant chinois, je pars pour Nguyen Binh, à cinquante kilomètres du chef-lieu. A mon arrivée au poste qui domine bien haut le village et la plaine, je suis accueilli par le capitaine Garin, mon nouveau chef. Il assume en plus du commandement de la compagnie les fonctions de délégué administratif, le sous-préfet en somme, de cette région très diverse où se mêlent les montagnards Man Coc, les Thôs, race majeurs, les Annamites encore assez nombreux, et les Chinois.
Mon arrivée à la compagnie est bien accueillie par les sous-officiers et par la troupe. Je me verrai confier quelques fonctions admnistratives et m'occuperai en particulier du recrutement du personnel pour les mines d'étain, car Tinh Tuc et Beausite font partie de notre territoire. Ce sont mes débuts dans l'admnistration coloniale. Je ne la quitterai pas avant 1937."
Le Laos - Le Haut-Mékong
"Le 14 décembre 1924 je quitte Nguyen Binh, étant désigné comme délégué admnistratif à Muong Sing, servant hors cadre à titre civil ; aucun militaire ne s'y trouve. Je dépendrai directement du résident supérieur à Vientiane et de son chef de la province du Haut-Mékong.
Je passe quelques jours à HanoÏ pour parfaire mon équipement et, par le train, je gagne Vinh où je trouve une voiture de location qui veut bien me conduire à Thakhek sur le Mékong, pour me permettre de rejoindre Vientiane.
Un fait important est à signaler au cours de ce voyage de Vinh à Thathek. Dans ma voiture voyagent également deux Français , peu loquaces au départ. Je leur rendrai un petit service au bungalow de Napé, car le gérant, un vieux légionnaire, ne voulait pas d'eux ; c'est le 24 décembre, après quelques mots gentils, il accepte de les loger.
Ce n'est que le lendemain, sur la route du Mékong, qu'ils m'avouent être inspecteurs de la sûreté et se rendre à Vientiane pour assurer la protection du Gouverneur Général Merlin.
J'apprends qu'en ce début de décembre, monsieur Merlin, reçu à Canton, a été l'objet d'un attentat à la bombe. Événement inouï, disent-ils, dont l'auteur serait un certain Nguyen de la Troisième Internationale, qui participe activement à la révolution communiste mondiale avec le soutien de l'U.R.S.S. Mes deux inspecteurs sont, entre autres, chargés de trouver, dans les milieux annamites, une petite brochure sur la participation de la révolution chez le peuple, rédigée par ce même Nguyen Ai Quoc, "Le procès de la colonisation française".
Étrange coïncidence, que ce nom soit prononcé devant moi... plus tard en Nguyen Ai Quoc prendra le nom de Hô Chi Minh.
Il sera promu capitaine le 25 mars 1931 et quittera l'Indochine le 28 avril 1933.
Le Capitaine Salan à Dinh-Lap
Photo de gauche : Le Capitaine Raoul Salan au camp militaire de Dinh-Lap, en compagnie d'amis à la terrasse de sa maison de fonction. Le capitaine Salan est accroupi au centre de la photo.
Photo de droite : Raoul Salan a pour épouse Lucienne et a deux enfants, Victor né le 23 mars 1932 à Muong Sing (Laos) et Dominique née le 15 mars 1946 à Hanoï. Sur la photo de Victor Salan avec à gauche Renée Chazeau et à droite sa soeur Odette Chazeau, au milieu, madame Chabert, épouse du Capitaine Chabert.
© Un grand merci à Christian Marjadou pour ces photos de sa collection personnelle.
De retour en Indochine le 6 octobre 1934, Raoul Salan prend le commandement de la 6e compagnie du 19e Régiment Mixte d'Infanterie Coloniale et de délégué administratif de Dinh-Lap au Tonkin.
Il regagnera la métropole le 8 avril 1937 à bord du paquebot "Chenonceau".
Fin 1945 retour du Général Salan en Indochine
Photo de gauche : Par une nomination de l'Amral d'Argenlieu en date du 1er novembre 1945 le Général de Brigade Salan, surnommé "Le Mandarin" est nommé au Commandement des Troupes Françaises de Chine et du Tonkin, il relève directement du Général de Corps d'Armée Commandant Supérieur des Troupes en Extrême-Orient.
Photo de droite : Le Général Chanson en discussion avec le Général Salan à Saïgon en mars 1951.
Le Général Chanson sera victime d'un attentat le 31 Juillet 1951 à Sadec par un Caodaïste dissident qui lui avait lancé une grenade lors d'une revue des troupes. Il décédera le même jour à l'hôpital militaire de Vinh-Long.
Le paquebot "Maréchal Joffre" de retour à Haïphong
Après l'occupation japonaise, le "Maréchal Joffre" est le premier paquebot des "Messageries Maritimes" à mouiller dans le port de Haïphong en juillet 1946.
L'épouse du Général Salan et sa petite fille Dominique, accompagnée de la famille Chazeau, quittent Hanoï pour s'embarquer en septembre 1946 dans le port de Haïphong sur le "Maréchal Joffre" à destination de Marseille.
Arrivée à Saïgon le 17 décembre 1950
Arrivant à Saïgon sur l'aéroport de Tan Son Nhut le Général de Lattre de Tassigny suivi du Général Salan, descendent de l'avion, en tenue blanche avec les insignes "Rhin et Danube".
Dans l'avion de Saïgon à Hanoï le 19 décembre 1950
Dans l'avion de Saïgon à Hanoï le général de Lattre lit au général Salan l'allocution qu'il prononcera le soir à la Maison de France aux officiers et sous-officiers :
-"Bonsoir, mes petits ! Je suis venu pour vous sauver car c'est vous qui vous faites tuer. Je serai maintenant sans cesse auprès de vous. C'est est fini avec les abandons. Le Tonkin sera tenu. Nous maintiendrons...
Désormais, vous serez commandés."
Le Général Salan visitant les blessés à Hanoï en 1952
A l'hôpital Lanessan à Hanoï, le Général Salan visitant les soldats blessés en janvier 1952. Le médecin militaire Jacques Aulong chirurgien verra passé les nombreux blessés au combat notamment ceux qui étaient évacués de Điện Biên Phủ tant que la voie aérienne l'a permis.
Inauguré en 1894 par le Gouverneur de l'Indochine Jean-Louis De Lanessan ancien médecin de marine, l’hôpital de Hanoï situé dans le boulevard Gambetta (Hông Duc en 1945 puis Trân Thanh Tông en 1946) présente à l’origine 450 lits. Il prendra le nom de Lanessan en 1928.
L'Hopital Lanessan sera fermé en 1954, suite aux accords de Genève, pour devenir "Hôpital 303" puis "Hôpital de la Croix Rouge Soviétique.
S.M. Bảo Đại et le Général Salan à Dalat en avril 1952
Lors du baptême de la promotion "Hoang Dieu" à l'école des Cadres de Dalat, Sa Majesté l'empereur Bảo Đại passe en revue les cadets, suivi par le général Salan (commandant en chef en Indochine) et M. Tran Van Huu (président du Conseil du Vietnam). Date : Avril 1952.
Quốc trưởng Bảo Đại duyệt hàng ngũ các SV sĩ quan, theo sau là Tướng Salan (Tổng tư lệnh tại Đông Dương) và ông Trần Văn Hữu (Thủ tướng Việt Nam) trong lễ mãn khóa Khóa 5 Hoàng Diệu tại trường Võ bị Đà Lạt, (Tháng 4/1952).
Sa Majesté l'empereur Bảo Đại remet au major de promotion un sabre offert par les Saint-Cyriens Français.
L'aide américaine à l'Indochine en juin 1952
A l'occasion de l'arrivée en juin 1952 dans le port de Saïgon du 150ème navire d'aide américaine à l'Indochine, le général Salan a prononcé un grand discours, remerciant monsieur Donald Heath, ambassadeur des Etats-Unis à Saïgon de 1950 à 1955 auprès des états associés (Laos, Cambodge et Vietnam).
Retour de Jean Letourneau à Saïgon en juillet 1952
Monsieur Jean Letourneau est rentré à Saïgon le 4 juillet 1952. Le Gouverneur général Gautier, le général Salan, monsieur Raymond Janot, directeur du cabinet, l'ont salué à sa descente d'avion.
Le Ministre a déclaré : "Au cours de mes missions en Indochine à Washington et à Londres. j'ai dit la détermination de la France et des États Associés dans la poursuite de la lutte et précisé ce que la France continuera à défendre dans ces pays."
Hanoï en 1952
A gauche : La résidence du général Salan, à Hanoï en 1952, sa voiture est immatriculée 4 étoiles.
A droite : A la porte d'Hanoï (1.700 mètres de long) est l'ouvrage le mieux défendu de tout le pays, au premier plan : une batterie de D.C.A. elle n'a encore jamais servi.
La bataille de Na-Sam en décembre 1952
S.M. Bảo Đại qui avec le Général Salan Commandant en Chef à sa droite, s'est rendu à Na-Sam pour féliciter les défenseurs du camp retranché et visiter les positions, a accepté l'invitation du Colonel Gilles de venir quelques instants à sa "popote".
La bataille de Na-Sam s'est déroulée de novembre à décembre 1952 avec une victoire des forces françaises sous le commandement du Colonel Gilles. Giap admet le 4 décembre 1952 sa défaite et retire ses divisions.
A gauche : Couverture de Paris-Match du 6 mars 1952 avec le général Salan sur l'aérodrome de Na-Sam.
A droite : A l'aérodome de Phu-Niac (dont le nom vietnamien signifie "le monde des béatitudes"), fuyant devant la bataille, des notables prennent l'avion pour la ville plus tranquille de Niam-Dinh.
Arrivée le 15 décembre 1952 de Pierre Montel à Hanoï
Sur la photo de gauche à droite le Général Raoul Salan, Pierre Montel, Secrétaire d'État à l'Air du gouvernement d'Antoine Pinay, le Général Lionel-Max Chassin, commandant de l'aviation en Indochine, le Général Antoine de Linarès à l'arrivée le 15 décembre 1952 du Secrétaire d'État à l'aéroport Bach Maï à Hanoï.
Dans ses mémoires le Général Salan relate son entretien avec Pierre Montel :
"Je sais que l'ai été l'objet de vives critiques de la part de son état-major qui juge abusif l'emploi que je fais de l'aviation. Monsieur Montel me répond que tout sera fait pour que l'aviation maintienne son effort. Le ministre se rend même à Na-San. A la fin de son inspection au Tonkin, le 17 décembre, il m'assure de tout son appui et promet de m'envoyer sous peu un renfort en mécaniciens. J'ai partie gagnée...
Monsieur Montel ,à son départ de Paris, aujourdhui il est avec nous."
Le général Salan se rend le 3 février 1953 à Qui Nhơn
Le 3 février 1953 le Général Salan se rend à Qui Nhơn (Province de Bình Định).
Les troupes françaises débarquent à Qui Nhơn depuis le porte-avions "Arromanches" et réoccupent la ville, ils obligent le Viêt-minh à stopper son offensive.
Le Général Salan visite à Qui Nhơn un dispensaire aménagé par les troupes françaises. "Benh xa Nhan dan".
Sur la piste de l'aéroport de Saïgon en février 1953
Le 15 février 1953 sur la piste de l'aéroport de Tan Son Nhut de gauche à droite : le Gouverneur Gautier, le Général Bondis, le Maréchal Juin, le Général Salan, le Général Nguyễn Văn Hinh.
Arrivée à 9 heures du Maréchal Juin à Saïgon pour un entretien avec S.M. Bảo Đại, il repart le 18 février pour Tokyo pour un entretien avec le Général Clark et une inspection des troupes françaises en Corée. Il revient le 25 février à Tourane, pour une visite à la reine mère à Hué. Le 26 il rend à Dong Hoi en Annam, puis dans le delta tonkinois. Le 28 février il se rend à Na Sam où le Maréchal Juin remet la cravate de la Légion d'Honneur au Colonel Debernardy et le Général Salan remet la Croix de Guerre au Général de Linarès.
A gauche : le Général Bondis commandant des troupes françaises au Sud-Vietnam de septembre 1951 à juin 1953.
Au centre : le Général Salan.
A droite : le Maréchal Juin en inspection des troupes françaises en Indochine.
Conférence de Vientiane en mai 1953
Le jeudi 7 mai 1953 conférence à Vientiane sur la photo de gauche à droite le chef du gouvernement provisoire du Laos, le général Salan, monsieur Jean Letourneau, ministre des Relations avec les États associés.
Le Général Salan passant en revue la garde royale du Laos
Le Général Salan avec S.A.R. Savang Vatthana (Président du Conseil Laotien) passant en revue le 8 mai 1953 la garde royale du Laos.
Le 19 mai le prince Savang Vatthana remet au Général Salan la médaille vermeil du Règne de la part du Roi Sisavang Vong.
L'invasion du Laos par le Vietminh
La bataille de la plaine des Jarres en 1953
Photo de gauche : De fin mars 1953 de 18 mai 1953 se déroula la bataille de la Plaine des Jarres au Laos, à cette date repli du Vietminh.
Photo de droite : Le Général Salan s'est rendu à Luang-Prabang, pour prendre avec S.A.R. Savang Vatthana, représentant le Roi Sisavang Vong, les mesures que nécessite la situation. (Savang Vatthana fut le dernier roi du Laos, du 29 octobre 1959 au 1er décembre 1975).
Défilé des troupes en 1953
Défilé des troupes françaises en 1953 à Saïgon, au premier plan sur l'estrade : le gouverneur Georges Gautier, le ministre Jean Letourneau, les généraux Salan et Cogny.
Le Général Navarre arrive le 19 mai 1953
Le général de corps d'armée Henri Navarre succède au général de corps d'armée Raoul Salan, au commandement en chef des troupes d'Indochine.
© Indochine Sud Est Asiatique - juin-juillet 1953
"Le 27 mai 1953, à minuit, je suis déchargé de mes responsabilités et, le 28 mai à zéro heure, le général Navarre assume le commandement en chef en Indochine.
Ce même 28 mai, après un défilé réussi et une présentation impeccable des troupes que commande le général Bondis, je me dirige vers les quais pour, à 11 heures, embarquer sur La Marseillaise. Nombreux sont ceux venus me dire leurs regrets de me voir partir et leurs voeux affectueux.
... A midi, le bateau lève l'ancre. Nous nous éloignions de cette terre qui garde mes affections et dont je ne puis détacher mon regard jusqu'à ce que nous arrivions en mer.
Le général de Linarès et le colonel Gracieux sont également à bord. Nous voguons vers la France !
Après un excellent voyage fort reposant, Notre-Dame de la Garde apparaît enfin et nous accostons le 15 juin.
A l'instant même où je débarque, un officier me remet un message de monsieur René Pleven, ministre de la Défense Nationale :
- Au moment où vous regagnez la France, je tiens à vous adresser, en mon nom et au nom de toute l'armée, mes chaleureuses félicitations pour la façon fantastique dont vous avez assuré votre commandement à la tête des troupes d'Indochine. Votre tâche était des plus lourdes et des plus difficiles et vous avez su y faire, montrant ainsi tempérament de chef et faisant preuve des plus belles vertus militaires. Je vous en remercie et vous prie de croire à mes sentiments de gratitude pour l'oeuvre que vous avez accomplie."
Les anciens d'Indochine, avec leur drapeau, et le colonel Mirambeau, président de l'association, sont là pour m'accueillir.
J'en éprouve beaucoup de joie.
Raoul Salan "Mémoires d'un Empires" 1981
Après la chute de Diên Biên Phu le 7 mai 1954 et dans l'attente des accords de Genève. Le 13 mai le général Salan et le général Pélisier sont désignés pour faire partie d'une mission d'information dirigée par le général Ély, chef d'état major général des forces armées. Du 15 au 25 mai 1954 la mission d'information sera chargé d'évaluer la situation catastrophique des troupes françaises au Nord-Vietnam. Le 25 mai le général Ély sera reçu immédiatement par le Président du Conseil Joseph Laniel.
Le Secrétaire d'État à la Guerre Pierre de Chevigné nomme le général de corps d'armée Salan assure par intérim les fonctions de commissaire général et commandant en chef en Indochine chaque fois que le général Ély est appelé à quitter les territoires des États associés.
Retour au Vietnam du Général Salan
Revue Mensuelle France Indochine - 20 rue de la Boétie Paris VIII - juillet 1954
Président : René Pleven.
Directeur : Francis Fontreide, Rédacteur en Chef : L.F. Eckert
Couverture : Le général Ély, Commisaire Général et Commandant en Indochine, accompagné du Général Salan, son adjoint, arrive à bord de son avion spécial.
Article non signé paru dans France - Indochine du 1er juillet 1954 :
Monsieur Ngo Dinh Diem succède au Prince Buu Loc.
Le 15 juin 1954 le Président Buu Loc ayant mené à bonne fin les négociations ouvertes à la suite de la déclaration française du 3 juillet de l'année dernière, a télégraphié à S.M. Bảo Đại à Cannes, qu'il estimait nécessaire de voir une nouvelle équipe assumer le pouvoir, l'adaptant aux données de la nouvelle conjoncture intérieur et extérieur. Le Chef de l'État, après remercié le Prince Buu Loc pour la façon dont il s'était acquitté de sa tâche, a accepté sa démission et déigné monsieur Ngô Ðình Diêm pour former un nouveau gouvernement..
"En une telle heure, a dit S.M. Bảo Đại dans un message au peuple du Viet-Nam, un tel choix dit tout. Cette désignation trouvera, je le sais, dans tout le Viet-Nam un profond écho. Le Viet-Nam n'ignore aucun des titres qui mettent en avant le nouveau Président. Tous lui seront nécessaires dans une tâche presque symbolique qui consiste à galvaniser, lier, confondre les énergies nationales.. Ce rôle, il l'accepte, au pays d'y répondre par un vaste mouvement d'unanime adhésion. Nous montrerons ainsi que nous avons compris les suites amères de la Conférence de Genève".
Photo de Gauche : Le Général Paul Ély et le Président du Conseil Ngô Ðình Diêm en 1954.
Photo de droite : Le 19 janvier 1955 le Président du Conseil Ngô Ðình Diêm et le Général Ély à la pagode Hưng Long à Cholon pour un rituel boudhiste en mémoire des morts de la guerre d'Indochine.
Ngô Ðình Diêm succède au Prince Buu Loc
Le nouveau Président du Conseil, monsieur Ngô Ðình Diêm, est originaire du Centre Viet-Nam. troisième fils d'un ancien ministre de l'Empereur Thanh Thai, il est âgé de 53 ans. Entré très jeune dans le Mandarinat, il en a gravi rapidement tous les échelons et à 32 ans il devenait Premier Ministre chargé du Département de l'Intérieur. Il demande aussitôt des réformes tendant aussi bien à la modernisation du pays qu'à l'assouplissement du Protectorat et à une participation réelle du peuple à la gestion des affaires publiques. N'ayant pas été compris, il se retira dans sa vie privée tout en demeurant en liaison étroite avec les chefs des divers mouvements nationalistes.
Après la reddition japonaise il refusa de pactiser avec le Vietminh et déclina également l'offre qui lui fut faite en 1949 de constituer le Gouvernement. Depuis 1950 il a voyagé, en particulier aux Etats-Unis. De religion catholique, il est le frère de Monseigneur Ngo Din Thuc, Évêque de Vinh-Long et du leader syndicaliste chrétien Ngo Dinh Nhu. Un autre de ses frères a été exécuté par le Vietminh en 1945. Sa réputation d'intégrité est, d'autre part, bien établie.
Dans sa déclaration faite le 18 juin 1954 avant de partir rejoindre son poste il a notamment affirmé :
"L'intransigeance qui, dans le passé, m'a fait refuser le pouvoir n'a jamais signifié une ignorance voulue de réalités déplaisantes ni une hostilité délibérée aux intérêts légitimes d'un pays ami. Elles est due à une conviction sincère, partagée par tout le peuple, que tant les idéaux nationaux ne peuvent être fidèlement et en première urgence servie, tous les efforts et habilités déployés, loin de profiter au peuple, ne feront que le tromper, le diviser, le démoraliser et rendront inextriicable la solution d'un problème déjà difficiles."
Impressions du Général Salan sur Ngô Ðình Diêm
"... Sur ces entrefaites arrive à Saïgon monsieur Ngô Ðình Diêm, nouveau chef du gouvernement vietnamien. Il ne m'a jamais été sympathique mais je l'accueille malgré tout au terrain puisque je suis commissaire général par intérim. Il est d'un abord détestable, renfermé, sans chaleur humaine... je vois tout de suite que nous ne pourrons jamais nous entendre, ce qui se confirme dans la conversation que j'ai avec lui et au cours de laquelle il me fait de sa désapprobation au sujet de tout repli dans le delta tonkinois.
Il critique l'armée française et devient si odieux que je dois me retirer pour ne pas le gifler. Mon vieux compagnon Allard en est tout ulcéré. Nous nous quittons sur une prise de contact qui laisse augurer de nos relations futures... "
Lors du coup d'État du 2 novembre 1963 au matin, Ngô Ðình Diêm et son jeune frère et conseiller Ngo Dinh réfugiés dans l'église Saint-François-Xavier de Cholon, ils seront sommairement assassinés par des officiers à l'arrière d'un véhicule blindé qui les transporte à la base aérienne de Tan Son Nhut.
Arrivée du général Paul Ély le 19 mai 1954 à Hanoï
Sur la photo de gauche à droite : les généraux Salan, Ely et Cognyre, le lieutenent colonel Duranthon et le général Ély.
"De mes conversations je tire la conclusion qu'il faut prendre rapidement des mesures permettant au corps expéditionnaire et aux populations de penser que la France est décidée à agir énergiquement et à poursuivre la lutte, fût-ce au prix d'importants sacrifices....
Je fais part au général Ély qu'il devient urgent de procéder à une rétraction de notre dispositif, et de couvrir avant tout la route Hanoï- Haïphong que je crains de voir couper par l'adeversaire...
Le général Ely demande alors que ces mouvements soient étudiés, et nous repartons pour Paris le 23 mai à 8 heures.
Sur la photo de gauche à droite : les généraux Cogny, Salan, Navarre, le lieutenent colonel Duranthon et le général Ély.
Les Warships arrivent à Saïgon en 1954
De nouveau le retour à Hanoï du Général Salan en juin 1954
Le Général de corps d'armée Chef Raoul Salan, adjoint au général commandant en Chef et Commissaire Général en Indochine est arrivé de Saïgon par avion spécial à la Base aérienne de Bac mai (Hanoï) le 9 juin 1954, à 12 heures.
Le général Salan a été reçu à sa descente d'avion par le général Cogny, commandant les F.T.N.V. (Forces terrestres du Nord Vietnam), S.E. le Gouverneur du Nord-Vietnam Nguyen Huu Tri, et monsieur Comrain Délégué général au Nord-Vietnam du Haut Commissaire de France au Vietnam.
Des troupes en armes rendaient les honneurs.
"La nomination du Général Ely et du Général Salan a été bien accueillie en Indochine. On s'est accordé à reconnaître que ce double choix était le meilleur possible dans les circonstances actuelles, c'est à dire à défaut du Maréchal Juin.
Le Général Salan possède une expérience irremplaçable de l'Indochine, l'intuition des problèmes indochinois, la connaissance et la confiance des hommes de ce pays. L'immobilisme qui lui avait été reproché naguère à sa stratégie par des critiques irresponsables apparaît rétroactivement comme une preuve de sagesse et de lucidité dans l'appréciation du rapport des forces. Le temps paraît avoir justifié des théories de Salan, y compris ses conceptions sur l'armée vietnamienne et les idées même qu'il avait exprimées aux autorités responsables de 1947.
Salan est le général français qui connaît le mieux l'Asie traditionnelle des bonzes et des mandarins, mais en partie aussi, l'Asie nouvelle occidentalisée par le communisme, quoique sans doute en définitivement plus imperméable à l'Occident que celle des Boxers et des Pavillons Noirs.
Il n'est pas sûr que face à Ho Chi Minh, Salan, qui eût été un excellent négociateur en 1947, retrouverait les chances d'il y a huit ans : la diplomatie communiste fait peu de cas des questions de personnes. Mais il est certain que le Vietminh ne trouvera jamais un partenaire aussi sentimentalement désireux d'éviter l'atomisation du territoire vietnamien, un patriote français aussi attaché aux intérêts profonds du Vietnam. C'est un fait qui doit donner à réfléchir aux Vietnamiens de tous les bords. De Lattre aimait dans le Vietnam la Jeunesse, il saluait, il espèrait faire lever en elle un grand avenir pour ce pays.
Salan aime dans le Vietnam, reconnaît dans le Vietnam, sa jeunesse, son passé, vingt ans de sa vie. C'est pour le Vietnam, au moment où se joue son destin, une garantie non écrite mais inappréciable.
par Simon Mays
Article paru dans le mensuel "Indochine Sud Est Asiatique" juillet 1954.
Le Général Salan de retour en Indochine en 1954.
La libération de Geneviève de Galard
héroïne de Điện Biên Phủ
Photo de gauche : Le 24 mai 1954 au camp de presse de Hanoï, devant sa machine à écrire, Bodard, avec ses lunettes noires, recueille le témoignage de Geneviève de Galard héroïne de Điện Biên Phủ.
Photo de droite : Geneviève de Galard, a reçu le 4 juin 1954 à Paris, la médaille aéronautique de la médaille d'honneur du Service de la santé.
Les généraux Cogny et Salan
Photo de gauche : Le Général René Cogny, né le 25 avril 1904 à Saint-Valéry-en-Caux (Seine-Martime, est décédé le 11 septembre 1968 au large de Nice dans un accident de l'avion Caravelle du vol n° 161 de la Compagnie "Air France", Polytechnicien, Diplomé des Sciences Po, Docteur en Droit, ancien rugbyman, prisonnier lors de la seconde guerre mondiale, évadé. Déporté au camp d'internement à Dora. Cogny commandait une division française au Tonkin et un groupe mobile dans le delta du fleuve Rouge. En mai 1953, Navarre remplaça Salan, qui rentrait en France avec toute l’équipe du Général de Lattre, sauf Cogny qui accepta de remplacer le Général de Linarès au commandement des troupes du Tonkin, avec en récompense une troisième étoile.
Le 3 juin 1954, le remplacement de Navarre par Paul Ély, avec Raoul Salan comme adjoint militaire (Ély remplaçant aussi Maurice Dejean comme Haut commissaire en Indochine) permit à Cogny de rester à la tête des forces du Tonkin. De mai à juillet, il organisa une défense efficace de celui-ci contre les assauts du Vietminh. Son commandement prit fin en mai 1955 avec le retrait des dernières forces françaises du Tonkin, conformément aux accords de Genève du 20 juillet 1954.
Photo de droite : Le 31 juillet 1954 les généraux René Cogny et Raoul Salan sont en inspection sur la Route Coloniale n°5.
"J'avais demandé que la ligne de démarcation passât largement au nord de la Route Coloniale n°9, l'axe laotien, estimant que nous devions maintenir à Dong Hoi, soit à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ligne fixée.
Il n'en est rien et l'exécution des accords intervient aux dates prévues. J'ai la douloureuse mission de ma rendre à Moncay, le 29 juillet 1954, pour régler l'évacuation de mes vieux amis, nos tirailleurs Nungs, de ce territoire où j'avais servi de 1934 à 1937. Le colonel Vong A Sang, qui les commande, aidé par un admnistrateur intelligent, actif et efficace, Jacques Achard, m'y reçoit. La majorité de la population, soit vingt mille âmes, est transformée dans la région de Phan Ri, au bord de la mer en Sud-Annam où je les fais aider matériellement. Depuis ils m'en gardent une reconnaissance, et me l'ont manifestée au cours de ces épreuves que je subirai par la suite."
Les généraux Salan et Cogny à Hanoï en 1954
Sur cette photo prise le 4 octobre 1954 les généraux Raoul Salan et René Cogny ferment les cimetières français, celui de "la Conquête" et celui, plus récent, où reposent tous les soldats morts. De brèves cérémonies ont lieu et une messe est dite en l'église des Martyrs par le père Simonet.
"Le soir du 4 octobre 1954, après avoir été salué par la troupe et par les officiers venus tous au terrain de Gia Lam, je quitte cette terre du Tonkin où j'étais arrivé pour la première fois en 1924.
Quel déchirement !
Le général Ély est de retour le 6 octobre. Je lui fais immédiatement savoir que j'embarque pour la France le 9 octobre sur le Viêt-nam.
Le général Ély demeure pour moi une énigme."
Retour à la vie civile du Général Raoul Salan
Photo de gauche : Le Général Salan en tenue militaire à la fin des années 50.
Photo de droite : Retour à la vie civile du Général Salan en 1962.
"C'est par la perte de l'Indochine qu'ont été sapés les fondements de l'Empire français. Perdre un Empire, c'est se perdre soi-même, c'est enlever tout son sens à une vie d'homme, à une vie de bâtisseur."
Raoul Salan - 28 juin 1971.
Bibliographie - Œuvres de Raoul Salan
- Manuel de lecture "lue" et "youne" à l'usage des écoles de pagode du Haut-Laos
Imprimerie de l'Extrême- Orient - Hanoï
- Mémoires Fin d’un empire (4 volumes)
Éditions Presses de la Cité, 1970-74
* Le sens d’un engagement, 1970
* Le Viêt-minh mon adversaire, 1971
* Algérie française, 1972
* L'Algérie de Gaulle et moi, 1974