La rue Catinat
(maintenant Đồng Khởi)
Son nom lui a été donné par l'Amiral-Gouverneur de la Grandièrele le 1er février 1865 en l'honneur de la corvette Catinat (Nicolas de Catinat Maréchal de France 1637-1712) qui avait participé aux interventions de 1856 à Tourane (Da Nang) et de 1859 à Saïgon.
La fameuse rue Catinat La Pharmacie Sarreau dans les années 30 - 119-121-123 rue Catinat L'Hôtel Majestic - au 1 « L'Hôtel Majestic » Le Saïgon Palace - " 8-16 « Le Saigon Palace Hôtel » dont le propriétaire est Patrice Luciani Au Ménestrel - " 41-45 Magasin Radio & accesoires « Au Ménestrel » Sipeo - " 47 Sipeo Distributeur Kodak Alimentation Générale - " 58-62 Alimentation Générale « Thai-Thach » Imprimeries et Librairies Indochinoises - " 64-70 Librairie Papeterie Hôtel Catinat - " 69 « Hôtel Catinat » Au Châlet - au rez de chaussée de l'hôtel Catinat se trouve le fameux Bar-Restaurant "Au Châlet" La Croix du Sud - " 80-82 Bar « La Croix du Sud » Nouveautés Nguyen Chi Hoa - " 83 Nouveautés Cotonnades-Soieries « Nguyen Chi Hoa » Le Jardin d'enfants de la Rue Catinat Charcuterie Au Petit Saint-Antoine - " 108 Charcuterie La pharmacie de France - " 109-113 « Pharmacie de France » Monsieur Mercier Pharmacien La boucherie A.Guyonnet - " 121 Boucherie-Charcuterie Française « A.Guyonnet » Les chaussures Bata - " 127-129 « Les Chaussures Bata » La Maison Brodart - " 131-133 le Pâtissier |
L'armurerie L. Caffort - " 135-139 l'armurerie « L. Caffort ». L'Hôtel Continental - " 132-134 l'Hôtel Continental - Les soldats Français près de - Touristes Françaises près de Photo Studio Paul Gastaldy - " 136-138 le photographe Paul Gastaldy Provence Radio
- " 145 « Provence Radio » Paris Tissus - " 147 les soieries de luxe Catinat Ciné - " 151 le cinéma « Catinat Ciné » permanent de 13h 00 à Minuit L'Oasis - " 152 le Bar « L'Oasis » Orfèvrerie Alfana - " 154 Orfèvrerie « Alfana » Aux Nouveautés Catinat - " 165 Lucien Berthet & Cie - " 164 Commissariat Spécial de la «Sûreté Nationale » Librairie Albert Portail - " 185 à 193 « Librairie A.Portail » La Pagode - " 209 à l'angle du 47-57 de la rue Lê-Loi - " 213 Antiquaire « La Perle » La Cathédrale Notre Dame Source Didot Bottin 1954 |
La rue Tu Do après 1955
anciennement la rue Catinat
La fameuse rue Catinat deviendra la rue Tu Do ( Liberté) de 1955 à 1975 pendant la guerre du Sud-Vietnam contre le Nord-Vietnam, après la chute du gouvernement sud-vietnamien elle sera rebaptisée Dông KhoÏ (Insurrection Générale).
Rue Tu Do Hôtel Majestic - au 1 Hôtel-Majestic Le Saïgon Palace - 8-16 le Saïgon Palace Hôtel, au rez-de chaussée le Tailleur Coya Le Tailleur Coya Hôtel Eden Roc - au 18-22 Hôtel-Restaurant "Eden Roc" Bar Star Light - " 45 Bar "Star Light" La Piscine Neptuna - " 59 La Piscine Neptuna Massage et Sauna Le Sporting Bar - " 61 Le Sporting Bar Tailleur Botany - " 64 Tailleur Botany Tailleur Esquire - " 71 Tailleur Esquire Au Cabaret Tu-Do Information Akai & - " 80 Au Cabaret Tu-Do Bar Restaurant First - " 87 Bar-Restaurant "First" Luong Tan - " 91 Bazar-Tailleur Civil et militaire Opticien Michaux - " 102 Opticien Michaux Air France - " 122-130 Air France |
Hôtel Caravelle - " 130 à l'angle de la Place Lam-Son (anciennement place du Théâtre) Star Hôtel Tu Do - " 123 L' Hôtel Star et le restaurant Windy Tu Do La Maison Brodart "Le Bougnat" - " 131-133 le Pâtissier « E. Brodard » L'Hôtel Continental - " 132-134 l'Hôtel Continental Le Rotary Club de Saïgon-Centre - " 134 le « Rotary Club » de Saïgon-Centre Bijouterie Viet Long - " 135-139 Bijouterie Viet Long en face de l'hôtel Caravelle. Cars International - " 138 Cars International "Honda" Princess Bar - " 140 Chez Jeannine "Princess Bar" Clinique du Cheveu - " 142 Clinique du Cheveu Bombay Catinat - " 155 "Bombay Catinat Textiles" Bar, Charcuterie, Fromages - " 169 "Givral Un Régal sans Égal... " Le Passage de l'Eden - A droite une des entrées du "Passage de l'Eden" La Pagode - " 209 Pâtiserie & Salon de thé "La Pagode" Pendant la période américaine, les commerces de la colonie française diparaîtront progressivement pour faire place à des restaurants, des cabarets et des boites de nuit qui feront de l'ex-rue Catinat un Pigalle asiatique. |
L’Hôtel Continental:
En 1880 construction de l’hôtel Continental par Pierre Cazeau – entrepreneur d’une entreprise de matériaux de construction, le Duc de Montpensier achète l'hôtel au début du XXeme siècle pour sa petite amie et le revendra ensuite àà monsieur Frazetti qui en sera le propriètaire jusqu'en 1930.
Dans les années 20 la rue Catinat où était situé l’hôtel Continental devenait la "Canebière" de Saïgon. Le célèbre écrivain André Malraux et son épouse Clara y séjournèrent de 1924 à 1925.
En 1930 Mathieu Franchini, figure de l’épopée corse en Indochine, achetait l’hôtel et l'a dirigé avec succès pendant 30 ans. Durant la seconde guerre mondiale, beaucoup de bureaux de magazines hebdomadaires s’installèrent au Continental : " Times " au 1er étage et " Newsweek " au second. Après la défaite de Dien Bien Phu, Mathieu Franchini regagnera la France.
De 1964 à 1975 c’est Philippe le fils de Mathieu Franchini, qui dirigea l’hôtel jusqu’à la chute du gouvernement sud-vietnamien. Philippe Franchini publia en 1977 un excellent livre aux éditions Olivier Orban sur le "Continental Saïgon" dont est
tiré cet extrait relatant une situation aux débuts des année 50:
"Au Continental, à la table des sénateurs à laquelle avait succédé celle d'Oscar Berquet aux premières années du siècle, et celles des vingt-deux, siégeaient désormais les Corses, les vieux amis de mon père, anciens coloniaux comme lui. Qu'ils se tiennent à l'intérieur de l'hôtel en bordure du jardin ou sur le trottoir, à la pointe de l'angle constitué par la rue Catinat et la place du Théâtre, ils se réunissaient chaque jour, aux heures de l'apéritif et dans le parfum du pastis retrouvé. Fonctionnaires
ou magistrats paisibles, ils continuaient à s'exprimer en patois. C'était leur manière de retrouver l'air du pays, de sentir le vent du maquis pénétrer leurs poumons. Depuis le temps qu'ils vivaient en Indochine, certains d'entre eux avaient pris l'habitude du bat-flanc et de la fumée brune. Cela expliquait la ponctualité avec laquelle ils se levaient pour rentrer chez eux à l'heure exigeante de la pipe magicienne. Rien que de bien paisible et de bien normal dans ces réunions auxquelles s'était
habitué depuis longtemps la vieille colonie, mais auxquelles les nouveaux arrivants et les étrangers de passage prêtèrent des
intentions secrètes, voire peu avouables. Les insulaires et leur dialecte intriguaient, irritaient"
Les raisons pour lesquelles
les reporters choisissaient l’hôtel Continental étaient très simple car il est situé au cœur de Saigon en face de
l’Assemblée Nationale (aujourd’hui le Théâtre Municipal) où la presse internationale avait l’habitude de se rassembler pour
glaner les informations sur les différentes guerres de la péninsule indochinoise.
Fin des années 40 et début des années 50 sa terrasse surnommée "Radio Catinat" était redevenue le lieu de rendez-vous du tout Saïgon, le centre de toutes les intrigues et
de tous les ragots de la ville. Son célèbre restaurant "Le Perroquet" ne désemplissait pas !!
Les clients se considéraient comme chez eux au Continental comme André Malraux dans les années 30 et au début des années 50 le Britannique Graham Greene (un habitué de
la chambre 214) auteur du livre " Un Américain bien tranquille " adapté à deux reprises au cinéma en 1958 et en 2002, un livre qui racontait les derniers jours
des français en Indochine et le début de la présence des américains dans le futur Vietnam. Graham Greene était suspecté du fait de son appartenance aux services secrets du
Royaume-Uni lors du second conflit mondial, il était continuellement surveillé par un agent de renseignement du Vietminh).
Lucien Bodard a été grand reporter à " France-Soir " de 1948 à 1975, surnommé par ses collègues "Lulu le Chinois" du fait de sa naissance en 1914 en Chine à Chongqing, dans la province
du Sichouan. Il a été correspondant de guerre en Indochine de 1948 à 1955 et séjourna bien évidemment à l'hôtel Continental.
Nous n'oublierons pas évidemment Jean Lartéguy qui rédigea en avril 1975 " L'Adieu à Saïgon " rédigé au jour le jour dans une chambre de l'hôtel Continental à Saïgon , Jean
Lartéguy décrit les dernières heures d'une ville qu'il aimait et qui portait le joli nom de Saïgon, et la naissance d'une autre ville Ho Chi Minh, qui ne l'enchante guère. C'est en
même temps l'adieu du soldat, du journaliste, de l'écrivain à ce pays qu'il a tant aimé, où il a connu d'extraordinaires aventures dont le souvenir vient le visiter les longues nuits du
couvre-feu.
Fermeture de l’hôtel en 1975 quelques semaines après la chute de Saïgon et réouverture en 1989 après la nationalisation de
l’établissement. Aujourd’hui l’Hôtel Continental reste l’un des plus grands symboles de la présence française en Cochinchine.
De ses anciens propriétaires corses il reste une magnifique statue de Bronze représentant Napoléon exposée dans le hall d’entrée.
Librairie-Papeterie Albert Portail
Monsieur Albert Portail, fondateur des Établissements qui portent son nom, est arrivé à Saïgon le 13 avril 1905 engagé par l'Imprimerie Ménard-Rey dont il prenait la direction en 1908.
En 1910, il se rendait acquéreur de l'Imprimerie Nouvelle Coudurier & Montegout, ex-maison Claude fondée en 1881, Cette imprimerie se complétait d'une petite librairie située 109, rue Catinat, à l'emplacement futur de la Pharmacie de France. Elle occupait à Phnom Penh cinq compartiments sur les quais. C'est en partant de ces bases alors fragiles que monsieur Portail devait édifier la plus importante librairie-papeterie française d'Extrême-Orient.
La librairie-papeterie fut transférée une première fois au 177, rue Catinat, puis en 1920, au 185 de la même rue. Monsieur Portail devait également faire construire dès 1914, un important atelier d'imprimerie à l'angle des rues Cornulier-Lucinière et Rudyard Kipling. Enfin en 1930, le développement de son affaire à Phnom Penh conduisait m. Portail à acquérir un immeuble situé 14, avenue Boulloche pour y installer une imprimerie moderne ainsi qu'une librairie-papeterie.
Après la guerre, le 1er Janvier 1948, l'Imprimerie Portail de Saïgon était cédée à l'Imprimerie Française d'Outre-Mer, M. Portail ayant décidé de reporter dans le Sud Viet-Nam toute son activité sur la branche Librairie-Papeterie qui prenait de plus en plus d'extension et qui l'obligeait, en 1949, à agrandir ses magasins qui occupent à cette époque cinq compartiments allant du 185 au 193 de la rue Catinat.
Monsieur Albert Portail, qui avait quitté définitivement Saïgon en 1935 et avait confié la direction de ses établissements d'Indochine successivement à ses deux fils, René et Ernest, avait d'autre part créé à Paris un Bureau d'Achats installé maintenant 10, rue de la Chaussée d'Antin. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, ce Bureau d'Achats est dirigé par son fils René et ses établissements d' Indochine par son fils aîné Ernest qui était secondé, jusqu'au 15 mai 1953, par son directeur monsieur Henri Duqueyroix. Ce dernier qui a pris sa retraite en 1954, a été remplacé dans ses fonctions par monsieur René Marquet.
Animé de cet esprit d'entreprise qui reste l'apanage de ses hommes de sa génération, Albert Portail sut doter l'Indochine de son plus important centre de diffusion de livres, journaux, revues et périodiques de toutes nations et de toutes provenances.
Aussi bien l'Organisation Culturelle Internationale de l'UNESCO et l'ONU ont-elles confié la représentation et la vente de leurs publications à la Librairie-Papeterie A.Portail.
Son créateur ne pouvait recevoir de plus bel hommage
Pendant la guerre 1939-1945, malgré les années, la conduite de monsieur Albert Portail fut un bel exemple de courage civique, digne de son passé de travail, car il fut interné, durant de longs mois dans les prisons de Chambéry, de Saint-Paul d'Eyjeaux, de Compiègne et de Fresnes.
C'est donc avec quelque fierté qu'il peut reprendre ce qui fut toujours sa devise :
Ad Augusta per Augusta
où dans la traduction libre qu'il en donnait :
" Le chemin du succès est hérissé de difficultés"