La semaine à Saïgon-Aout 69

Soldats Armée Air Saïgon 1951

Saigon-Phnom-Penh en 1953

Chargeurs Réunis Indochine

Alimentation Générale Saigon

Cosara Saigon 1953

Saigon-Phnom-Penh en 1953

Cochinchine Indochine française

Garage Charner Saigon

Solex Famililal à Saïgon

Peugeot 203 Publicité Jean Comte Saigon

Couple Saïgon

Gendarmes dans la rue Catinat Saïgon Août 1951

Societé Indochinoise de Transports Saigon

Indochine Sud-Est Saïgon

Cigarettes Cotab Cholon

Indochine Sud Est Asiatique Saigon

Soldat en Mobylette Saigon

Opticien Michaux Saigon

Aigle Azur Saigon

Lait SucrÉ Concentré Rosy Saigon

Tombola des éleves pauvres et orphelins Saigon 1954

Aigle Azur Saigon

La semaine a Saïgon en 1961

le général De Lattre de Tassigny avec un général américain

Les Bonnes Adresses de Saigon

Ford Vedette Saïgon

Dentifrice Hynos Vietnam

Compagnie Air Vietnam<

Brasserie Hommel Hanoi

Sud Est Asiatique Juillet 1952

La Légion Étrangère à Hanoì

Au centre le Commandant Ourta Saigon mars 1952

Voitures à Saïgon en 1961

SITA Transport de Passagers et de Frêt en Indochine

Savon Vietnam Saigon

Rivoire et Carret Saigon

Biere 33 Export 33

Garage Jean Comte 34 Boulevard Norodom Saïgon

Avion Taxi Indochine

Café rue Catinat Saigon

Peugeot 203 Publiciité Jean Comte Saigon

Velosolex 330 Saigon

Catinat cine Saïgon

Messageries Maritimes

jeunes saïgonnaises

La semaine à Saïgon-Aout 69

Cigarettes Cotab Cholon

Les arcades de Saigon 1950

Cinema Rex Saigon

Air Vietnam Saigon 1952

Femmes devant chez Brodard Saïgon 1953

La chute Gougah

Asianis le Pastis de Saïgon

Bière Hommel BGI Saigon

Vietnamienne avec un velosolex 330

Au Menestrel Saigon 1950

La semaine à Saïgon-Aout 70

Bastos la cigarette de qualité

SIMCA 5 Saïgon 1953

Base militaire de Saigon 1948

Sud Est Asiatique Juillet 1952

Hôtel du Parc Dalat

La chute Gougah

Monsieur Mau in Dalat

Magasins Courtinat Saïgon 1952

Delahaye Bainier Saïgon

Indochine Sud Est Asiatique Saigon

Gendarmes dans la rue Catinat Saïgon Août 1951

Automoto Saïgon

Aigle Azur Indochine

Saïgon 15 Février 1953

Souvenir du Cap Saint-Jacques en 1954

Location voitures Saigon

Publicité Apéritif de France Saint-Raphael

Peugeot 203 Publiciité Jean Comte Saigon

Publicité Optrex Saïgon 1957

Base militaire de Saigon

Plantation Heveas

Derrière la cathédrale de Saïgon

Lait SucrÉ Concentré Rosy Saigon

Renault 4CV & Dauphine Boulevard Charner Saïgon

Aigle Azur Saigon

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dragon

Regards sur l'Indochine
La question de l'indépendance
Par Lucien Bodard

France Illustration

Article de Lucien Bodard paru dans le mensuel "France Illustration" du 6 novembre 1948.
Lucien Bodard est né à Chongqing en Chine le 9 janvier 1914 et décédé à Paris le 2 mars 1998.
Lucien Bodard a été correspondant de guerre en Indochine de 1948 à 1955, tout d'abord dans "France-Illustration" puis il intègre l'équipe du mythique "France-Soir" de Pierre Lazareff.
Il apportera son regard incisif sur le conflit indochinois qu'il a couvert en tant que correspondant de presse. Lucien Bodard surnommé par ses collègues "Lulu le Chinois" a eu ses entrées dans l'état-major du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CFEO), auprès de l'empereur Bao Daï, mais aussi chez des acteurs de moindre envergure comme l'administrateur civil de Cao Bang ou Deo Van Long , un chef Thai du Nord-Ouest du Tonkin
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Lucien Bodard Saigon 1947

Il apportera son regard incisif sur le conflit indochinois qu'il a couvert en tant que correspondant de presse. Lucien Bodard surnommé par ses collègues "Lulu le Chinois" a eu ses entrées dans l'état-major du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CFEO), auprès de l'empereur Bao Dai, mais aussi chez des acteurs de moindre envergure comme l'administrateur civil de Cao Bang ou Deo Van Long , un chef Thai du Nord-Ouest du Tonkin.

dragon

Saigonnaise rue Catinat Saigon 1947 Place Francis Garnier Saigon 1947

A gauche : Une élégante Saïgonnaise descendant la rue Catinat à hauteur du magasin "Aux Nouveautés Catinat" situé à l'angle de la place Francis Garnier.
A droite : Photo prise depuis l'hôtel Continental situé place Francis Garnier (quartier général des journalistes dont Lucien Bodard) en face se trouvait la "Pharmacie Solirène" créée en 1879, en 1950 elle laissera sa place au fameux "Café Givral".

De retour à Saïgon en 1948

Ce n'est pas sans une certaine appréhension que je me retrouvai à Saïgon un peu plus d'un an après ce reportage sur l'Indochine qui avait paru dans France Illustration. Apparemment, la grande cité n'a pas changé : elle est toujours pourvue des grâces de l'esthétisme colonial, proche de celui d'une ville d'eaux en fin de saison.
J'ai revu tous les lieux géométriques des habitudes - les officialités de la rue Catinat, les brouhahas du port, sans compter les chinoiseries de Cholon. Tout est semblable : les rizeries brûlent quand les propriétaires ont la bourse récalcitrante, les bandes vietminh hantent plus ou moins les banlieues, et le gouvernement cochinchinois continue à s'étendre, à en juger par le nombre des immeubles admnistratifs.
La province immédiate est toujours un peu le bout du monde.

Pousse-pousse rue Catinat Saigon 1947 Place Francis Garnier Saigon 1947

Photos prises devant le 64-70 de la rue Catinat siège de la "S.I.L.I." (Société des Imprimeries et Librairies Indochinoises) anciennement C. Ardin - établissement fondé en 1868.

dragon

Une situation chaotique

Bien plus, la capitale paraît s'être installée avec confort et même prospérité au milieu des incertitudes ambiantes. Il y a une étrange normalisation dans l'anormal, à la suite de cette découverte qu'on pouvait vivre en tout état de cause, même avec trois ou quatre gouvernements (le cochinchinois, le central, le commissariat de la République pour la Cochinchine, le haut-commisariat), même avec les admnistrations clandestines, même avec les armées et les bandes en campagne. C'est un extraordinaire méli-mélo, où s'est superposé aux vieilles habitudes françaises d'un ordre légiférable et admnistratif ce critérium de l'Orient : l'argent.
Ainsi Saïgon était devenu en fait, jusqu'à ces dernières semaines, ce qu'était autrefois la concession française de Changhaï : une île encore occidentalisée au milieu des moeurs de l'Asie. C'était une sorte de régulateur au bénéfice de tous les camps, même s'il ne fonctionnait que secrètement pour le Viet-Minh. La ville commandait l'arrière, plus ou moins rebelle par le jeu des entrées et des sorties en marchandises comme en hommes. Malgré les guérillas, il demeurait un semblant d'unité économique basée sur les nécessités réciproques, les cités ayant besoin de riz et le Viet-Minh de piastres.
Tout se passait bien, sans compromissions ouvertes, sans perte de face, grâce à des intermédiaires de génie :
... les Chinois.

dragon

Le commerce du riz

La crise vient de surgir inopinément par suite d'un manquement à la parole donnée : contrairement à un arrangement amiable et trébuchant avec les commerçants célestes de Cholon, le Viet-Minh a coulé au delà de Cantho un convoi de cent vingt jonques chargées de riz. Il s'agissait bien d'un ordre délibéré en haut lieu, car l'opération était exécutée par la garde personnelle de Nguyen Binh, le chef des forces armées du Viet-Minh en Cochinchine.

Arroyo Chinois Saigon 1947 Port de Saigon

A gauche : L'arroyo chinois.
A droite : Le port de Saïgon.

Quand les Chinois d'accompagnement, croyant d'abord à une espèce de surtaxe, ont proposé de l'argent les sabordeurs ont répondu : "Pas question" et se sont mis à l'oeuvre. C'était le début d'un blocus économique ; cependant, il ne semble pas que cette intransigeance doive durer longtemps, car si le paddy du pauvre nha-qué s'entasse inutilement dans les paillotes, où le Viet-Minh trouvera-t-il des ressources pour ses médicaments et ses armes ?
L'actuel système d'équilibre, matériellement parlant, peut durer fort longtemps avec de grandes compagnies, des féodilités diverses, des tours de guet, des enceintes épineux, tout cela milieu de disciplines inflexibles et contraires où se débattent les nh-qués.
Du moins il n'y a pas de famine, à cause du paddy, des rizières fécondées par le Mékong... Pendant ce temps, c'est la guerre d'usure. Mais la véritable arme est la désintégration par la technique politique-militaire.
La ligne de démarquation moderne - ce rideau de fer qui coupe le monde - commence à s'implanter à travers le Viet-Minh, rejetant dans un même camp tout ce qui n'est pas rouge, qu'il soit jaune ou blanc : le nationalisme absolu commence à s'effacer devant l'anticommunisme. Ainsi la situation universelle se répercute jusqu'en Indochine. Et puis il y a aussi la fatigue.
Quoi qu'il en soit, le Viet-Minh n'est plus un "front" ; il a tendance peu à peu à se rétracter, par l'effet progressif des abandons, à l'état d'un bloc communiste. La notion de "Résitance" s'efface devant ces deux réalités : celle d'un gouvernement vietnamien, celle de forces particulières comme le Cao-daïsme, les Hoa-hao, le catholicisme.

dragon

Le président Huu

President Huu 1948 President Huu 1948

A gauche : A Hanoï, le Président Huu et son prédécesseur, le Général Xuan.
A droite : Le Président Huu sur l'aéroport de Saïgon.

Que dévolution en un peu plus d'un an dans le domaine du gouvernement vietnamien lorsqu'on se souvient de ce temps où l'amiral d'Argenlieu créait un gouvernement cochinchinois à la fois pour faire pièce au Viet-Minh et pour s'opposer à l'union des trois Kys !
Il s'agissait alors d'une poignée d'hommes à peu près démunis de pouvoir, casés tant bien que mal dans une simple villa, ignorés des Français, vilipendés par les Vietnamiens.
Maintenant le président Huu est installé dans le superbe palais "La Grandière". Ancien élève de l'école d'agriculture de Tunis et ex-inspecteur du Crédit Foncier d'Indochine, il a bien voulu me déclarer que son gouvernement fonctionnait presque comme un gouvernement fonctionnait presque comme un gouvernement indépendant, avec réserve seulement en matière économique, surtout pour les douanes.
Cette extension en pouvoir n'a pas été faite d'un coup, mais lentement, par paliers, à force d'hommes. Il y a d'abord eu le président Thinh, avec son sacrifice ; puis le général Hoach, avec ses habilités, puis le général Xuan, avec son ardeur.
En même temps, le gouvernement changeait de nuance, en ce sens que ce qui était séparatiste est devenu unioniste, que ce qui était républicain a adopté le baodaïsme. Certes, ledit gouvernement est en veilleuse, en sorte que la réalité du pouvoir appartient aux trois organismes locaux fonctionnant respectivement sous des étiquettes diverses, au Tonkin, en Annam et en Cochinchine.
D'ailleurs l'ex et sans doute futur empereur Bảo Đại met un soin tout particulier à se concilier les gens du Sud, depuis si peu de temps ses candidats sujets.
En attendant que les "gouvernementalistes" de Saïgon concrétisent leurs ambitions, ils se trouvent devant la tâche première de s'étendre en Cochinchine même. "Malheureusement, m'a dit le président Huu dans un langage familier, il y a encore beaucoup trop de casse dans le pays", ce qui, au fond, signifie que son gouvernement, si abandamment représenté dans la capitale, disparaît dans la province.
Il est, civilement parlant, le maître théoriquement et affirme son autorité par la subtistution des Vietnamiens aux Français comme admnistrateurs - opération qui s'est arrêtée d'elle-même en cours de route, faute de candidats à ces fonctions pourtant éminentes.

dragon

Le combat politique pour la construction d'un nouvel état

Drapeau Vietnamien 1948

Dans la campagne, c'est encore l'âge du fusil en sorte que monsieur Huu, désarmé, est un personnage superfétatoire. Pour les notables, coincés entre l'arbre français et l'écorce vietminh, le gouvernement n'est guère qu'une entité matérialisée par un nouveau drapeau qu'on arbore sur ordre. Ce n'est pas par hostilité a priori, mais par simple ignorance.
Cependant l'impuissant monsieur Huu, qui n'a pas d'armée et presque pas de fonctionnaires, s'applique à une grande politique à la Henri IV, par la dissociation, la récupération et l'intégration. Monsieur Huu voudrait se constituer des forces militaires pour combattre, certes, mais surtout pour rallier. C'est la grande affaire de la "réintégration" des nationalistes du Viet-Minh, grâce au coup de l'indépendance.
Ainsi le président, au lieu de condamner le Viet-Minh en bloc, sépare soigneusement l'ivraie du bon grain. Seulement il y a un art du moment, comme du possible : ces années de dégrossissage, au lieu d'être perdues au nom d'une intransigeance absolue, doivent être utilsées pour le maximum de bénéfices pratiques. Monsieur Huu voudrait procéder maintenant au rassemblement pour la discussion avec les Français, ce qui suppose le préliminaire de la reconversion, c'est à dire que les "nationalistes" du Viet-Minh se retournent contre le résidu communiste.
De fait les contacts avaient été pris, les pourparlers allaient bon train, et déjà certains groupes faisaient de plus en plus bande à part. Seulement les nationalistes avant de trancher le noeud gordien, voulaient cette garantie : la ratification solennelle des accords de la baie d'Along - le dernier débat de l'Assemblée Nationale a renvoyé tout le schéma à plus tard.

dragon

Les accords de la baie d'Along du 5 juin 1948
le vietnam devient indépendant

President Huu 1948

Sur le croiseur "Duguay-Trouin", Bảo Đại, le haut-Commisaire Emile Bollaert, le général Xuan, les personnalités civiles et militaires saluent les couleurs du Vietnam.
Le "Duguay-Trouin" est le navire amiral de la division Navale d'Extrême Orient en Indochine.

President Huu Baie d'Along 1948 President Huu 1948

A gauche : Le Président Huu, à la signature des accords de la baie d'Along.
A droite : Bảo Đại s'entretient avec le général Henry Le Bris (commisaire de la République pour l'Annam) et le général Xuan.

Des états dans l'état :
1 les Cao-daïstes

Les cao-daïstes en Cochinchine

Sur cette photo trois des personnes vénérées par la secte, dont Victor Hugo avec son chapeau d'académicien.
Il y a surtout un point d'interrogation à l'égard du cao-daïsme - cette religion armée, cette théocratie militante - entré dans le camp français au début de 1947. Les craintes immédiates, comme celle d'un double jeu au profit du Viet-Minh, se sont révélées absolument vaines : la rupture avait créé l'inexpliable, une sorte de guerre au couteau. Après leur ralliement, les cao-daïstes, plus ou moins massacrés par leurs ex-partenaires du Viet-Minh, procédèrent, avec une étrange rigueur, à la fabrication de toutes pièces d'une petite armée d'élite, basée sur une unité fort particulière, la brigade volante, combattant quasi scientifiquement la guérilla par l'antiguérilla.
A une technique vietminh fut opposée une technique antivietminh.
Peu à peu les autorités françaises s'habituèrent, quand elles n'arrivaient pas à nettoyer une région particulièrement malsaine, à y installer une brigade volante. Quelques mois après, il y avait bien pacification, mais une "pacification" cao-daïste, avec l'étrange conversion de toute la population environnante au nouveau culte.
D'ailleurs ce prosélytisme était basé sur cet élément essentiel : la soif de protection ; il est certain que les braves nha-qués et les notables eux-mêmes prennent ainsi une assurance contre l'inconnu, quand bien même les primes seraient un peu onéreuses. Quoi qu'il en soit, les cao-daïstes ont essaimé à travers toute la Cochinchine massivement, par tache d'huile, par infiltration, de toutes les façons, au point que le fameux emblème de la secte fait une heureuse concurrence aux étendards gouvernementaux.
Le nombre des fidèles a doublé, quintuplé, que sais-je ! En tout cas, les quelques centaines de milliers de l'avant-guerre se rapprochent maintenant des deux millions - tout cela étroitement contrôlé, discipliné par des hiérarchies civiles et militaires qui aboutissent finalement au Saint-Siège de Thai-Minh.
C'est le cao-daïsme qui gagne sur l'actuel tableau ; aussi, malgré certains incidents locaux, maintient-il soigneusement la bonne qualité de ses relations avec les Français.
Ses arrières ainsi couverts, il travaille pour une échéance de quelques années, d'abord en persévérant plus que jamais dans l'expansionnisme de la conversion, mais surtout par l'intégration progressive dans le gouvernement : déjà le ministre de la Guerre du général Xuan est le chef suprême de l'armée cao-daïste. La future armée vietnamienne est, avant terme même, placée devant un redoutable dilemme: elle sera cao-daïste si elle intègre les brigades mobiles, ou elle ne sera qu'une fiction si elle ne les intègre pas. Aussi, bien plus que dans la bourgeoisie de Saïgon, la véritable force en Indochine - Viet-Minh exclu - est dans cet agglomérat de religion, de fidèles, d'admnistation, de trésorerie et de troupes.

2 les Hoa-hao (Hòa Hảo)

Hoa Hao secte bouddhiste

Hòa Hảo est une secte bouddhiste fondée en 1939 par Huỳnh Phú Sổ.
Le général Hoa-Hao Suoi a plus de soldats que tout le gouvernement cochinchinois - Il a même pacifié une région entière dans l'Ouest. C'est même une étrange histoire : à l'origine, il y avait Huynh Phu So, le bonze fou - à la fois guérisseur, prophète et faiseur de miracles - qui avait converti à "sa" religion les nha-qués du Bassac. En 1945 les Hoa-hoa, nus, armés de couteaux, s'élançaient sur les mitrailleuses françaises : Huynh était alors au Tong-Bo (comité directeur) du Viet-Minh en Cochinchine. Deux ans après il était assassiné dans la plaine des Joncs sur l'ordre de Nguyen Binh, le chef militaire du Viet-Minh : les Hoa Hao se vengèrent par l'alliance française.
Depuis lors, ils se sont "civilisés" au point de concevoir un ordre un peu spécial qui décourage même les capacités commerciales des Chinois.

dragon

L'effort à la fois centripète et centrifuge des Français n'aboutit qu'à un statu quo ; il semble parfois que tout soit grippé. C'est alors que les Vietnamiens parlent d'une panacée ; ainsi le président Huu croit à la décantation par ce remède : l'indépendance.
Cette indépendance n'est qu'un préambule ; les difficultés seront après, sur le tapis vert franco-vietnamien, pour les réalités du pouvoir comme les douanes, l'armée, la diplomatie, etc...
Mais surtout les obstacles seront intérieurs, dans l'équilibre indochinois d'abord : au fond, les bourgeois de Saïgon n'ont pas trop d'illusions sur leur actuelle suprématie - ce sera un tout autre gouvernement après l'union des trois Kys.
Assez paradoxalement, on assiste à un regain de l'autonomisme pour la défense anticipée du budget contre l'appétit tonkinois. Cependant les principaux démêlés seront cochinchinois, d'abord pour la prédominance : actuellement gouvernementales et cao-daïstes, tous paré de l'étiquette Bảo Đại, s'occupent conjointement d'arracher des concessions aux Français.
Mais que se passera-t-il lors du partage des bénéfices ? Néanmoins, le problème le plus grave est social :
Dans quelle mesure les nha-qués, débarrasés de leur propriétaire pendant plusieurs années, en accepteront-ils le retour ?
Je ne voudrais cependant pas teminer cet article sur une note pessimiste. L'Indochine est devant plusieurs étapes. Il y a tout de même celle de la guérilla à la pacification, qui ne peut guère être faite qu'au nom de l'indépendance - cette notion relative du monde moderne.
Ensuite, ce pays, qui a été ces dernières années un champ de bataille, peut cependant aisément passer du palier des adaptations politiques à celui du "boom" économique, grâce à la puissance de la nature et de la race et aussi de la technique française. La paix revenue, la prospérité est à portée de main, à condition que les arguties ne succèdent pas à la guérilla.

dragon

L'ex empereur Bảo Đại à Genève en 1948 avant son retour

Bảo Đại Genève 1948

Le retour de Bảo Đại à Đà Lạt le 28 avril 1949
par Lucien Bodart

[ici]

dragon

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